Chemin du Bas Port Ile Barbe

Situation

Le chemin du Bas Port traverse la partie nord de l’île Barbe et dessert la propriété qui la termine au nord.
C’est un passage privé, seuls les insulaires peuvent y accéder.
Les habitants de Lyon et du reste de monde peuvent y venir à pied quand le portail est ouvert.
Au bout, elle se termine en cul de sac sur la Saône.

Architecture

L'île est un rocher de gneiss de la Saône, le Chatelard est bâti dessus.
Le chemin est en terre battue, bordé d’arbres et de murs, on peut apercevoir la Saône par les défauts des clôtures.
La première maison, le cloître, coté est est en rénovation derrière son mur, vient ensuite l’église, avec de belles arches dessinées, et quelques têtes sculptées, on voit surtout le clocher de pierres, sobre et beau. Masqué par le mur et la végétation, il faut aller sur le pont ou à Caluire pour l’admirer davantage. Le parc possède un cèdre immense.
En face, c’est la prévôté, une superbe maison avec quatre tours, d’anciennes fenêtres plombées et une belle porte.
Elle est suivie par la maison de l’Hoya, entièrement couverte de vigne vierge, avec un superbe hêtre aux feuilles pourpres et les vestiges d’une fenêtre dans le mur d’enceinte.
Au nord, le Châtelard, en haut d’un escalier est frappé d’un beau blason de 1560. C’est un beau groupe de maisons anciennes, construites sur une butte rocheuse, il est couronné d’un clocher pentagonal.
Le chemin, de plus en plus étroit, redescend, obliquant vers l’ouest, il passe sous une belle porte ancienne qu’on peut imaginer semblable à certaines des portes disparues de la ville.
Le chemin se termine en bord de Saône, à droite, un portail donne accès à la propriété qui est en proue de l’île, une plaque indique Sainte Anne. Les constructions sont invisibles d’ici, il faut aller sur la rive en amont de l’île pour les voir.

Dédicace

Ce chemin mène à un talus qu’il est bien présomptueux de baptiser Bas Port.

Histoire

L’île aurait été occupée depuis l'antiquité par des ermites, puis des moines jusqu’à constituer une prestigieuse abbaye au 5^e siècle qui aurait vu passer Charlemagne. L’empereur qui avait le projet de s’y retirer y avait fait réunir une bibliothèque. L'abbaye se targuait de posséder le cor de Roland.
Au 14^e siècle, les moines ont monté une légende faisant aborder Longinus sur le rocher du nord de l'île, en possession du corps de Sainte Anne et de la lance avec laquelle il avait transpercé le christ.
La maison de la Hoya du nom d'une divinité d'oie sans tête se réfère à une légende encore plus ancienne faisant du rocher de l'île un lieu de pèlerinage celtique.
La majorité des constructions actuelles date de la sécularisation de l'abbaye en 1551 avec de nombreux remaniement.
L’abbaye a été ruinée d’abord par les protestants en 1562, notamment la bibliothèque carolingienne, puis définitivement par les révolutionnaires de 1793.
La chapelle a été un lieu de pèlerinage, en 1630, Anne d'Autriche et Marie de Médicis sont venues remercier la vierge pour la guérison de Louis XIII, malade à Lyon.
En 1793, on a trouvé pour 2500 livres d’argenterie enterrée dans le jardin d’une famille Courajot, soupçonnée de sympathie royaliste. Le jardinier qui avait fait le trou a été exécuté.
Les maisons actuelles ont pris appui sur les vieux murs, aucune n’est récente.
Le clocher de l’île, avec des parties du 12^e siècle est le seul rescapé des destructions de l’histoire, l’île en a compté jusqu’à trois. Cette église, dédiée à notre dame a fait l’objet d’un pèlerinage depuis l’époque médiévale. Le culte s'est maintenu longtemps, en 1888, l'archevêque Foulon accordait une indulgence à ceux qui viendraient réciter un Ave Maria.
Des études archéologiques sont en cours, permettant de placer le cloître à l'emplacement de la prévôté, l'éparpillement des chapelles tendant à accréditer la légende des ermitages.
En 2022, le portail est fermé, des panneaux indiquent que les visites se font sur rendez vous ou invitation, il faudra désormais attendre des événements pour pouvoir entrer. J'ai fait ma visite en juillet à l'occasion d'une exposition dans la chapelle, le chemin était resté semblable. Un panneau indiquait que Philibert Charmy avait racheté la chapelle en 1806, l'avait restauré et rendu au culte et que la chapelle était restée dans la famille depuis.

Art et associations

Claude le Laboureur a vécu à la prévôté et y a écrit masures de l'île Barbe.
La famille Jaillard, propriétaires depuis la révolution publie la Gazette de l'île Barbe avec un historique détaillé. Une plaque dans l'église conserve la mémoire de Joseph, Charles, Pierre Jaillard, décorés, et de Henri et André avec leurs dates de vie.
La chapelle sert de lieu d'exposition.