De quoi vous prendre pour un pape !
Le départ se fait à l'amphithéâtre des trois Gaules où le Pape Jean Paul II est venu commémorer le martyr de Blandine et des premiers chrétiens. A cette occasion, on a scellé un madrier dans du béton qui effectivement est aussi affligeant qu'un martyr.
Descendez ensuite jusqu'à la place des Terreaux en prenant quelques mètres la rue Burdeau sur la gauche, puis descendez la Grande Côte et légèrement sur votre gauche la place des Capucins et la rue Sainte Marie qui est prolongée par la rue Paul Chenavard.
Sur votre gauche vous allez vite trouver une superbe porte ornée de la tiare du pape. C'est ici que, en 1245, Innocent IV a fixé la nativité de la vierge au 8 septembre.
Suivez la rue qui devient rue de Brest après saint Nizier. Elle vous mènera à la place des Jacobins à l'emplacement du couvent où se réunit le conclave de 1316 à l'issue duquel fut élu Jean XXII.
Quittez la par la droite, la rue Fabre vous mènera place des Célestins, baptisée ainsi en mémoire des moines Célestins qui y avaient leur couvent, eux-mêmes nommés ainsi en l'honneur de leur fondateur, le pape Pierre Célestin qui avait logé en 1274 au couvent des Templiers dont les Célestins avaient pris la suite.
Quittez la place vers la Saône ou par les petites rues Montcharmont, d'Amboise, des Templiers pour arriver place Gourju et prenez la rue du Plat dans laquelle les semaines sociales de Marius Gonin passent pour avoir influencé Vatican II puis la rue Vaubecour jusqu'à la place d'Ainay.
Saint Martin se trouve sur votre gauche. Pascal II est venu la consacrer basilique le 29 janvier 1107.
Revenez à la Saône par la voute d'Ainay, traversez la un peu en amont par la passerelle Saint Georges puis remontez le quai Fulchiron jusqu'à l'avenue Max. Le bâtiment qui vous fait face est l'ancien archevêché, Les futurs papes Boniface VIII, Innocent IV et Grégoire X et un antipape y ont été chanoines.
Visitez ensuite l'actuelle Cathédrale Saint Jean. Deux conciles généraux y ont eu lieu sous les papautés de Innocent IV et Grégoire X.
Repartez ensuite dos à la façade jusqu'à la rue Tramassac que vous prendrez sur votre gauche, non sans un dernier regard pour une vue d'ensemble et sur la rosace de Saint Jean.
Ici vous pouvez faire un détour en prenant la rue Tramassac puis la rue du Boeuf vers le nord jusqu'à la place du Petit Collège où le pape Pie VII est venu le 16 avril 1805 pour bénir la chapelle des frères de la Salle puis revenez sur vos pas.
A la maison du soleil, tombez la veste et entamez la montée du Gourguillon, seul cheminement bâti sur la colline avant la fin du moyen âge, c'est par ici que les papes montaient à dos de mule jusqu'à l'ensemble épiscopal de Saint Just.
En 1305, un mur surchargé de curieux qui voulaient voir le saint homme de près, s'effondra sur le pape Clément V qui en fut quitte pour la peur mais perdit sa bague ornée d'une grandiose pierre précieuse. Cette bague n'a jamais été retrouvée et se trouve donc enfouie dans le sous-sol du Gourguillon.
Vous sortirez du Gourguillon en traversant la place des Minimes et vous prendrez à droite la rue de l'Antiquaille pour un détour qui vous permettra d'admirer la crypte légendaire du premier évêque de Lyon, saint Pothin. Cette visite n'est pas pour tout de suite, le caveau de saint Pothin qui se trouve bien dans l'enceinte de l'hôpital n'est pas encore accessible au tourisme.
Pour se consoler, on se rendra par la rue Cléberg et la montée Cardinal Decourtray jusqu'à la Basilique de Fourvière en la dépassant pour vous recueillir montée Nicolas de lange devant le portail de la maison où Pie VII dormit en 1805.
Redescendez la colline par le même chemin et suivez la rue des Farges en ne manquant pas de laisser un regard sur l'église saint Just.
L'église de Saint Just actuelle n'a sûrement jamais vu de pape au contraire de celle dont nous rencontrerons les vestiges trois cent mètres plus loin dans la rue des Macchabées. Ici se trouvait l'antique église Saint Just entourée des siècles durant d'un ensemble dans lequel logeaient les ecclésiastiques qui dirigèrent Lyon pendant quelques siècles. Le papes y vécut six ans pour le premier concile de Lyon de 1245.
Le site dont il reste peu de pierres a été mis à jour en 1971 et défiguré immédiatement dans un but éducatif par des sortes de bacs à sel jaunes, bleus et rouges censés marquer les différentes enceintes de cette église qui a été de nombreuses fois remaniée avant de l'être de façon beaucoup plus radicale par les troupes du baron des Adrets chargés de faire respecter l'austérité protestante au détriment des fastes catholiques.
Un nouveau coup de rein vous emmènera devant l'église saint Irénée dédiée à l'un des premiers évêques de Lyon. Cette église date du 19e siècle mais elle abrite un caveau qui date de l'époque paléochrétienne qu'il est intéressant de visiter le samedi après midi. A dos de cette église se trouve un calvaire qui domine Lyon.
Si vous n'êtes ni des marcheurs acharnés ni des papistes convaincus, redescendez jusqu'à la rue de Trion où le bus 45 vous emmènera jusqu'à la Croix Rousse juste en surplomb de votre point de départ par la rue des Pierres Plantées, les jardins de la Grande Côte et un petit bout de rue Burdeau. Cette descente vous permettra d'avoir un point de vue rétrospectif sur presque tout le cheminement que vous venez de faire.
Dans le cas contraire, soyez aussi intrépides que le commandant Charcot, suivez son immense rue tout au bout jusqu'au chemin des Fonts, en chemin vous laisserez sur votre gauche l'église moderne (1970) saint Luc puis Sainte Thérèse.
Prenez le chemin des Fonts sur votre gauche pendant deux cent mètres. Ici vous aurez votre récompense, tout au bout de l'allée Jean Paul II vous verrez l'imposante bâtisse de pierres dorées du grand séminaire où logea le pape durant ses voyages à Lyon.
René Fédou a publié les papes du moyen âge à Lyon, il y relate les visites des papes depuis Jean VIII en 878 jusqu'au couronnement de Jean XXII en 1316.
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Auteur : Franck