Cours Gambetta

Cours Gambetta

Situation

  • Le cours Gambetta fait la limite du troisième et du septième arrondissement.

  • Il débute à la fosse aux ours, en prolongement du pont de la Guillotière entre le quai Augagneur et le quai Claude Bernard, entre la place Jutard et la place Raspail, il va jusqu'à la voie de chemin de fer, à la jonction du boulevard Vivier Merle et du boulevard des Tchécoslovaques au-delà duquel il se prolonge par le cours Albert Thomas.

  • En allant vers l'ouest, il est l'aboutissement de la plus grande perspective de Lyon qui naît à Saint Laurent de Mure sur la route nationale 6 quand au débouché d'un petit col on aperçoit la basilique de Fourvière. On la voit ensuite de loin en loin sur une vingtaine de kilomètres, la route semblant la viser hormis sur les rond point et le contournement de l'aéroport de Bron.

  • A l'arrivée sur la place Jutard, on découvre l'un des plus beaux panoramas de Lyon avec la trouée du Rhône, l'Hôtel Dieu et les collines qui dépassent de la presqu'île.

  • La circulation se fait sur deux ou trois voies vers l'ouest, plus une piste cyclable, continuellement encombrée et une voie de bus à contresens. Avant la place Gabriel Péri, la chaussée est plus large et la circulation se fait dans les deux sens sur deux ou trois voies. C’est l’une des grosses voies d’accès au centre ville, car, au-delà du pont, la rue de la Barre mène sur la place Bellecour.

  • Au 80, un porche donne accès à une longue allée qui ressort Grande rue de la Guillotière.

  • Un passage permet de traverser sous la chaussée pour passer du boulevard des Tchécoslovaques au boulevard Vivier Merle.

  • Le cours est très animé, surtout à proximité de la place du Pont, il y a toujours beaucoup de monde dans une ambiance cosmopolite rendue bruyante par la circulation automobile.

Architecture

  • La première partie, très large descend jusqu’à la place du Pont, elle se trouve entre de gros immeubles du 19e siècle, bien décorés avec quelques belles portes de bois, des balcons à ferronnerie et des fenêtres à chapiteaux. Ils sont hauts de quatre à six étages. Le 6 fait exception et annonce la suite du cours.

  • Le cours reprend, moins large après la fourche qu’il forme avec la rue Paul Bert et la Grande rue de la Guillotière. Au nord, l’immeuble qui fait l’angle de la place du Pont date de 1840. Les trottoirs restent larges et sont plantés chacun d’une rangée de platanes qui se rejoignent, donnent une ombre importante et cachent en partie les façades. Les immeubles sont construits en alignement, ils datent majoritairement de la fin du 19e siècle avec une alternance d’autres du milieu du 20e siècle puis de la fin du 20e autour de l’avenue Jusserand. Les premiers sont majoritaires au début, ils font autour de cinq étages pour les anciens, jusqu’à une douzaine pour ceux des années 1950.

  • Les anciens possèdent de belles portes de bois et de lourdes décorations autour des balcons et des fenêtres. La plus belle enfilade se trouve coté nord, avant la rue Auguste Lacroix. Quelques façades plus simples semblent plus anciennes dans le 19e siècle.

  • L’orientation générale des rues de la rive gauche change au cours Gambetta, aussi, aucune rue ne parvient à le couper à angle droit, ce qui ménage des angles toujours différents. Quand les carrefours mobilisent plusieurs rues, il se forme des places, Péri, Basch, Briand plus une qui reste à nommer au croisement de la rue Philip, elle est occupée par une grande statue de coq noir.

  • On peut remarquer une petite vierge à l’enfant sur la façade du 16, plus loin, il y en a une seconde au 32, puis une dans une jolie niche au 61. Contrairement à l’usage de la Presqu’île, elles ne sont pas aux angles des rues.

  • Après la place Briand, le 20e siècle devient prépondérant avec des immeubles plus hauts comme celui du 68 avec ses colonnes en avancées et le 70, signé Labrosse, 1954, avec un triton sur sa porte de fer noir. Le 65 a un beau bouquet de poignées dorées.

  • Le 72 et le 74 ont disparu, le 76, construit en 1875 est étonnant, c’est une petite façade de six fenêtres sur quatre étages, presque toutes différentes et ornées de petites figures. La décoration vient d’éléments provenant de la démolition du quartier Saint Paul et de la presqu'île. La gouttière dissimule une inscription sur laquelle on devine Cheval Blanc 166. Merci à Christian de nous signaler qu'il a été le château de la Rize du poète Alexis Rousset, étudié à l'inventaire du patrimoine.

  • Le 73 est une curieuse maison à un seul étage.

  • Le second étage du 87 est ouvert par une grande verrière aux carreaux tristement opaques, il est daté 1900. Le 91 avec ses deux têtes de lions est aussi daté de 1900.

  • Au 93, l’hôtel BB est futuriste avec une incroyable façade creusée avec cinq surplombs successifs.

  • Après l’avenue Jusserand, un groupe de trois façades est construit en retrait d’un jardin, la première avec une œuvre d’art aux formes arrondies vaguement humaines, la seconde avec des balcons en vagues, comme celui qui lui fait face en a en vaguelettes, la troisième, datée de 1969 a les siens en lignes horizontales. Son grand porche laisse voir le troisième arrondissement légèrement en contrebas.

  • Après la rue Boisard, l’angle nord est occupé par le petit pavillon d’une propriété qui sert au logement de jeunes à l’architecture de couvent avec ses minuscules fenestrons qui émergent du toit d’ardoise, un mur bizarre et un toit de béton en dents de scie finissent le coté nord. En 2015, il a été remplacé par un important immeubles à trois façades aux balcons creusés sur le jardin.

  • Coté sud, le 150 des missions africaines ouvre sur une grande porte ronde, ses fenêtres ont des formes étranges, elles sont distribuées parcimonieusement et irrégulièrement. Le cours se termine par un dernier alignement dont le 152 est plus massif avec ses fenêtres à balustres.

Dédicace

  • Léon Gambetta est né le 2 avril 1838 à Cahors, il a été avocat puis homme politique, il est mort le 31 décembre 1882 à Ville d’Avray.

  • Il a dirigé la résistance de Paris contre les assiégeants Prussiens en 1870. Il a ensuite participé à la naissance de la troisième république en prenant la tête du gouvernement provisoire à la chute de l’empire.

  • Il est ensuite devenu président de la chambre des députés puis président du conseil.

  • Gambetta est venu à Lyon le 22 décembre 1870 pour rendre un dernier hommage au commandant Arnaud.

Histoire

  • Le début du cours est très ancien puisqu’il s’agit de la fin du pont de la Guillotière qui arrivait jusqu’à la place du Pont. Cet embryon s’appelait le cours des Brosses. La percée sur la place s’est faite en 1862.

  • Les missions Africaines, fondées en 1858 se sont installés ici en 1872. La revue Rive Gauche dit 1862 avec le père Augustin Planque supérieur mort sur les lieux en 1907 et parle d'une réquisition par la commune de Lyon l'hiver 1870. Les débuts ont été difficiles, les envoyés de la première mission sont tous morts en Sierra Leone, ce n'est que la seconde mission qui a pu s'implanter au Dahomey. Jean Marie Chabert est né en 1874 à Saint Etienne des Oullières, il a fait une carrière de missionnaire en Egypte avant de devenir supérieur de l'ordre et de faire construire le siège 150 cours Gambetta. Il est mort à Lyon en 1933.

  • En 1857, on le prolongea pour accueillir le trafic de la route de l’Isère qui passait par la Grande rue de la Guillotière, puis en 1888, il déboucha à Bron par expropriations puisque des maisons étaient déjà construites sur le passage.

  • Benoît Vermorel, né le 30 novembre 1814 à Roanne a vécu au 49 jusqu'à sa mort en 1885, il a été voyer de la ville, a fait des études sur l'historique des rues de Lyon et dressé un plan de la ville pour l'an 1350.

  • Le 25 mars 1871, les mobiles Lyonnais revenant de Belfort ont fait un défilé solennel depuis le cours des Brosses jusqu’à la place des Terreaux. Leur arrivée a entraîné la fuite du comité de salut public qui occupait la mairie contre l’avis du maire Hénon.

  • Au 19e siècle, Jean Baptiste Gadola a publié des guides, plans et vues de Lyon dont le guide indispensable de l'étranger à Lyon dans son imprimerie du 2 cours des Brosses. Il était l'un des principaux imprimeurs du quartier dont l'histoire a été retracée dans l'exposition et le livre de Jean Paul Laroche, l'imagerie de la Guillotière.

  • A la fin du 19e siècle, le 5 était le siège du journal l’union occulte française, traitant d’hypnotisme, de théosophie, de franc maçonnerie, de kabbale et bien sur d’occultisme.

  • Louis Eugène Néel est né au 49 en 1904. Il a été un physicien de renommée mondiale spécialiste du magnétisme. Son procédé de démagnétisation des coques a sauvé de nombreux navires des mines allemandes durant la guerre de 1940. Il a été à l'origine du CNRS de Grenoble et a été récompensé par une liste impressionnante de prix dont le Nobel. Il est mort à Brives en l'an 2000. Le site de Privas détaille sa carrière.

  • Le cours, particulièrement le début a été parmi les hauts lieux de la résistance, plusieurs plaques indiquent ces lieux de mémoire. La brasserie de l'Etoile a existé au 1 de 1897 à 2006, durant la guerre, son propriétaire, en avait fait un lieu de rencontre pour les résistants.

  • Au 21, une plaque indique que Marguerite et Jacques Katz ont été déportés en Allemagne en 1943 pour activités patriotiques.

  • Le 9 juillet 1944, six personnes étaient arrêtées au 9 cours Gambetta par la Gestapo, ils ont été fusillés le 12 à Genas. Henri Debiez, Pierre Toesca, Henri Denis et Pierre Rogès. Hugues Barange y dirigeait les Forces unies de la jeunesse, la plaque indique qu'ils étaient responsables des jeunes mouvements unis de résistance. Le Maitron raconte l'histoire de chacun. Il s'agissait du domicile de Jeannette Tavernier Ruplinger, responsable des faux papiers des MUR, son article Wikipedia développe son action.

  • Le 20 juillet 1944, Joseph Bouzobka a été tué par les agents français de la Gestapo, une plaque en indique l'emplacement, Bouzobka figure aussi sur le monument place des Charpennes.

  • Le 24 août 1944 les missions africaines et les soeurs franciscaines ont servi de refuge aux rescapés de la prison de Montluc, libérés en attendant que les troupes allemandes quittent Lyon.

  • Le cours a été éventré pendant des années pour creuser la ligne D de métro qui passe dessous depuis 1991. Avant la fin des travaux, on a organisé des visites qui partaient à pied de la station Guillotière et passaient sous le Rhône en tremblant en voyant les fuites d'eau qui descendaient du fleuve. En 1992 le pilotage automatique a été mis en service, ce qui constituait une première mondiale sur une telle ampleur.

  • Le cours est souvent sur le trajet des manifestations, en 2006, le 28 mars et à plusieurs reprises, il a été rempli par les foules de manifestants demandant le retrait du CPE, un contrat de travail permettant à l’employeur de licencier son salarié sans justification durant deux ans.

Art et associations

  • Au 33, une célèbre salle de spectacle, l’Eldorado a distrait nos concitoyens pendant cent ans à partir de 1894 jusqu'à sa démolition en 1993 des artistes comme Mistinguett ou Pierre Brasseur y ont joué.

  • L'association de joueurs de dames, Le Damier Lyonnais a eu son premier siège au café Raspail au 2, elle a déposé ses statuts en 1901, profitant de la nouvelle loi après une existence informelle de plus de cinquante ans.

  • La société des missions africaines est installée au 150, elle gère le musée africain. Le site de la SMA donne son histoire avec des photos.

  • L'église de JC et des Saints des derniers jours a un établissement et un institut de religion. Le musée des moulages, fondé en 1899 ouvrait parfois sur la rue Rachais. Il a ouvert sur le cours en 2019.

  • L'union régionale pour l'habitat des jeunes, un club de sport et le BG club y sont aussi installés.

  • Le concurrent le plus sérieux pour remporter la mairie de Lyon en 2008 y a installé ses locaux de campagne.

  • Au 49, une plaque conserve la mémoire de Emile Malespine et son rôle dans l'art d'avant garde par la revue Manomètre de 1920 à 1930.

  • Au 25, de l'autre coté du pont fonctionne en coopérative depuis 2005.

Commerces et services

  • C'est une grosse artère commerçante avec vingt cinq vendeurs de vêtements dont plusieurs spécialisés dans les robes de mariage avant la rue de Marseille et un dans les équipements d'art martiaux.

  • Trois vendeurs de chaussures, douze coiffeurs, une parfumerie, huit instituts de beauté, trois bijouteries, trois pressings.

  • Quinze agences d'intérim en font la principale rue pour cette activité.

  • Six banques, neuf assurances, trois marchands de journaux, un avocat, un garage auto, une auto école, une station vélo V. Près de la rue Saint Théodore, un assureur a mis un affichage avec l’heure, un taux de qualité de l’air et un taux de particules allergisantes.

  • Vingt cinq professions médicales, cinq pharmacies.

  • Quatre agences de voyages, trois magasins d'informatique, dix de téléphones, deux locations vidéo, un magasin de photos, seize sociétés plus une douzaine au 99.

Octobre 2007 et avril 2015

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  • Le cours Gambetta fait la limite du troisième et du septième arrondissement.

  • Il débute à la fosse aux ours, en prolongement du pont de la Guillotière entre le quai Augagneur et le quai Claude Bernard, entre la place Jutard et la place Raspail, il va jusqu'à la voie de chemin de fer, à la jonction du boulevard Vivier Merle et du boulevard des Tchécoslovaques au-delà duquel il se prolonge par le cours Albert Thomas.

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