Place Carnot

Place Carnot

Situation

  • La place Carnot signe la fin de la presqu’île animée. Plus au sud, il faut affronter le centre d’échanges, la barrière de la gare et du chemin de fer pour arriver derrière les voûtes où la tradition veut que personne n’ose se rendre.

  • Au nord, on y arrive par la rue Victor Hugo à pied, ou par les rues Henri IV et Auguste Comte, elle est longée par la rue de Condé.

  • Au sud, elle épouse le cours de Verdun et le centre d’échange de Perrache. Des passages sont aménagés pour rejoindre le quartier du cours Charlemagne.

  • La circulation se fait à l’anglaise au nord (circulation à gauche), et dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour passer du cours de Verdun Récamier au cours de Verdun Gensoul, c’est à dire du Rhône à la Saône.

Architecture

  • C’est une grande place carrée dont le centre est occupé par des pelouses et des allées, elle est plantée de très beaux arbres. Toute la périphérie a été plantée de jeunes arbres le long de larges allées de chaque coté pour assurer la relève des vieux platanes et marronniers.

  • Il y a une borne coiffée d’un casque, elle est marquée voie sacrée et salue nos aïeux qui ont enduré les conditions de la bataille épouvantable de Verdun de février à décembre 1916 lors de la première guerre mondiale.

  • Au sud, une butte créée pour le centre d'échange est équipée d'une fontaine à bassins, la vue est complètement barrée par l'horizontale du centre d'échange, vitré au milieu, il fait miroir. Elle monte en pente douce vers les escaliers mécaniques en longeant une haie de belles roses jaunes.

  • Le coté nord, tout comme le coté est sont bordés par des immeubles du 19e siècle, de cinq à six étages, assez décorés et soignés dans l’ensemble avec des portes de bois, des ferronneries, des têtes, des statues, des colonnes et de nombreux balcons saillants. Deux sont deux plus récents, le 17 plus vertical avec des balcons ronds et le 18 plus sobre.

  • Le plus ouvragé est le n°6, avec une porte généreusement vernie et deux beaux portraits en médaillons au dernier étage, plus fins que la plupart de ceux que l’on rencontre sur les façades lyonnaises. Coté est on peut distinguer le 16 avec ses statues cariatides signées J Brunel et coté ouest le 20 avec des statues de griffon au sommet.

  • Coté ouest, si la partie sud est semblable, la moitié nord diffère, elle est longée par l’université catholique, ancien bâtiment de la caserne Bissuel, qui forme un bel allongé crème à trois étages ouvert par une porte majestueuse, adossé à un cube métallique tout neuf.

Dédicace

  • La place est dédiée à Lazare Carnot, né à Nolay en 1735, mort à Magdebourg en 1823. Son nom lui a été donné à l’occasion de la visite de son petit-fils Sadi Carnot, honoré par la rue Président Carnot, alors président de la république. Sadi Carnot venait pour le centenaire de la république inaugurer la statue de la république qu’on peut toujours admirer aujourd’hui.

  • Lazare est connu pour ses travaux sur la thermodynamique, il a entre autre établi que l’on pouvait transformer la chaleur en énergie motrice.

  • La ville de Lyon n’est pas rancunière, Lazare Carnot faisait partie du comité de salut public qui lança l’armée française contre Lyon en 1793.

Histoire

  • Cette place a été longtemps négligée car elle se trouvait aux confins de la ville.

  • Le marché aux chevaux qui s'y tenait la faisait nommer place de Charabarat.

  • Une fois aménagée au 19e siècle, nos édiles n’ont eu de cesse de la faire passer par tous les noms jusqu’en 1892. Elle prit d’abord le nom de Louis XVI sous Charles X, puis celui de Louis XVIII, puis de la Liberté, de la République, de Napoléon et Perrache.

  • Cette place s’ouvrait paraît-il de façon magnifique sur le cours de Verdun avec la façade de la gare de Perrache devant soi, le Rhône à gauche et la Saône à droite, cette perspective a été bouchée en 1976 par l’énorme bloc en béton du centre d’échanges maintes fois remanié depuis.

  • Au 6, une plaque indique que Marie Dorothée Petit baronne du Bord décédée le 19 janvier 1878 a légué cette maison à la commune de Irigny pour permettre la fondation d'un hospice de vieillards.

  • En 1955, Jean Toussaint Fieschi, né en 1893 à Petreto en Corse y est mort à son domicile du 7. Il avait été général d'aviation, général en Chine, à Rome avant de venir à Lyon d'en devenir premier adjoint et de créer l'association amitiés corses rue de la Rize.

  • Bernard Clavel, bien connu pour ses livres où le Rhône tient souvent le premier rôle y a travaillé comme lutteur dans une baraque de foire. Il en a tiré son livre l’hercule sur la place. Moins folklorique mais tout aussi indispensable, pendant neuf ans il y a tamponné des dossiers de sécurité sociale.

  • De 2001 à 2005, l’université catholique a engagé de grands travaux à l’angle de la rue Plessier pour transformer tout l’îlot et s’installer sur la place à la place de la caserne militaire Bissuel. La caserne tenait son nom de l'architecte, Jean Prosper Bissuel né à Lyon en 1807 où il est mort en 1872 qui l'a construite en 1839. Son neveu Prosper Edouard Bissuel, né à Bruxelles en 1840 est mort à Lyon, 11 place Bellecour le 14 février 1922, il a été aussi architecte, on lui doit le 8 quai Sarrail.

  • L'hôtel de Nice construit en 1863 a été démoli et remplacé en 2018 par Clément Vergély qui présente le projet.

  • En 2019 on y a placé un mémorial aux enfants d'Izieu.

  • En 2021, j'ai vu une plaque à la mémoire du général Paul Arvers, né en 1837, mort en 1910, sur la caserne Bissuel qu'il avait commandé, organisateur des chasseurs alpins, c'est de Lyon que nous partîmes en 1879 pour créer l'alpinisme militaire français.

Art et associations

  • La statue de la République est un monument superbe, une femme en robe avec un lion, un peu ignorée, car verte de bronze sur le vert des arbres, et bien haute sur son piédestal de pierres, elle demande à lever haut le regard. En face, dans le prolongement de la rue Plessier, on peut voir une femme à l'enfant. C'était la dernière des statues de Peynot installées vers 1880, pour les droits de l'homme, les trois premières sont parties au parc Bazin en 1975 pour laisser passer le métro, la dernière a été démantelée en avril 2024.

  • Le BC blues est un club de jazz.

  • Perrine Ducorps y tient une école de peinture.

  • UCPA est une association visant à faire partir les jeunes en voyages sportifs.

Commerces et services

  • Cette place possède de très nombreux bancs, très fréquentés par toutes les couches de la population, réfugiés de Roumanie et d’ailleurs, immigrés des pays de l’Est, jeunes arabes, adolescents, clochards, personnes âgées, bourgeois habitant autour de la place, voyageurs. Ouvrez vos oreilles, vous êtes à Myrelingues.

  • La place est souvent investie par des animations commerciales, j’y ai vu promouvoir de la viande, des voyages sur Internet, plus régulièrement il y a un marché en après midi, vendant les produits de l’agriculture biologique et un marché plus complet le dimanche matin. Tous les mois de décembre, depuis la fin du 20e siècle, on monte une centaine de baraques en bois pour le marché de Noël.

  • L’université catholique a repris les bâtiments d’une caserne, bientôt les étudiants occuperont tout le pâté de maison entre les rues Plessier et Condé.

  • Au n°19, l’hôtel Dubost aurait plus de cent ans d’hospitalité, il y en a un second en activité et un troisième qui a été fermé car il était occupé par des réfugiés sans moyens ni intention de payer leur chambre.

  • Il y a six bars et six restaurants, au nord, deux ont aménagé de superbes terrasses.

On trouve aussi :

  • Une alimentation, un marchand de tapis, un d’électroménager.

  • Quatre coiffeurs, un magasin d’esthétique, deux tabacs, un pressing.

  • Une banque avec distributeur de billets, une assurance, un point presse, trois avocats, sept médecins, un prothésiste dentaire, une imprimerie et une agence d’intérim.

  • Un cours, une agence de tourisme et une société.

  • Sur la place on trouve une grande aire de jeux d’enfants sous la statue, un manège ainsi qu’un petit terrain de sports.

Mai 2005, octobre 2011 et août 2024

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Avis

Note 
01/09/2022

Nostalgie

St ce que quelqu'un aurait une photo de la façade ou de la devanture du Club "BC blues" qui était situé au n° 25, à l'angle. Souvenirs de mes années Lyonnaises ; Merci

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  • La place Carnot signe la fin de la presqu’île animée. Plus au sud, il faut affronter le centre d’échanges, la barrière de la gare et du chemin de fer pour arriver derrière les voûtes où la tradition veut que personne n’ose se rendre.

  • Au nord, on y arrive par la rue Victor Hugo à pied, ou par les rues Henri IV et Auguste Comte, elle est longée par la rue de Condé.

  • Au sud, elle épouse le cours de Verdun et le centre d’échange de Perrache. Des passages sont aménagés pour rejoindre le quartier du cours Charlemagne.

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