Place Saint Nizier

Place Saint Nizier

 

Situation

  • La place Saint Nizier n'est pas difficile à trouver puisqu'elle est devant l'église du même nom à la limite du premier et du second arrondissement.

  • Située vers le nord de la Presqu'île, elle fait l'articulation entre les rues de Brest et Paul Chenavard et entre les rues de la Fromagerie et des Bouquetiers.

  • Dos à l'église, la vue s'ouvre sur la colline de Fourvière, l'école des Lazaristes et la tour métallique.

Architecture

  • C'est une petite place charmante à laquelle il ne manque que des bancs ou une terrasse de bar pour rester admirer la merveilleuse façade de l'église, avec la statue du saint, son berceau décoré d'angelots de 1578 et de la maxime In templo eius omnes discent gloriam psal 28. Les latinistes à qui cette maxime paraîtrait courte peuvent venir se régaler à déchiffrer les grandes plaques gravées.

  • L'église a été construite à partir de 1306, pour plus de 350 ans de travaux elle est restée asymétrique des siècles durant avec son seul clocher nord couvert de tuiles construit à partir de 1454, terminé en 1471, avant qu'on ne restaure tout le flanc sud et qu'on bâtisse le clocher sud en dentelles de pierres l'année 1856.

  • L'ouest de la place, face à l'église est beaucoup plus simple, mais bien construit par des maisons en angle inversées qui dessinent la forme de la place, bien symétrique autour de la rue des Bouquetiers.

  • Le milieu de la place est égaillé par un massif de fleurs qui paraît bien maigrichon au milieu des places de parking omniprésentes.

Dédicace

  • Saint Nizier est né en Bourgogne en 513. Il est devenu évêque de Lyon le 16 février 552. Il est mort le 2 avril 573, dans l'église des apôtres qui depuis lors porte son nom.

  • En 566, il organisa un concile à Lyon.

  • Elle serait la seule église lyonnaise à être alignée au soleil levant le jour de la fête de son saint, comme elle est orientée au couchant, le mode de calcul reste mystérieux.

  • Saint Nizier fut le grand-oncle et l'instructeur de Grégoire de Tours par les écrits duquel nous sont parvenues les meilleures informations sur le 6e siècle à Lyon et en France.

Histoire

  • La tradition chrétienne place ici (ou à saint Irénée) la chapelle où se réunissaient les premiers chrétiens disciples de Saint Pothin vers l'an 150, ce fut donc la première cathédrale de Lyon avant que Saint Jean ne s'impose définitivement d'abord sous le nom de Saint Etienne. Les vingt deux premiers évêques de Lyon ont été canonisés.

  • Cette communauté était riche en mages, l'un d'eux, un archidiacre a été appelé à Rome pour délivrer du démon la fille de Léon l'empereur romain d'Orient. La réussite fut totale et l'empereur exempta les lyonnais de tribut. Cet avantage ne nous a jamais été retiré, mais j'ignore si le Premier ministre turc et le patriarche de Constantinople honorent encore cet engagement.

  • Montan, fondateur du Montanisme, qui se disait envoyé de dieu est venu prêcher à Lugdunum au 2e siècle.

  • Une autre église, dédiée aux saints apôtres a été construite au 5e siècle par Saint Eucher.

  • Par la suite, l'église qui précéda l'actuelle avait été rebâtie après l'inondation de 580.

  • Saint Nizier a encore été reconstruite après le passage des Sarrasins en 732.

  • Un mausolée a été bâti de 798 à 813. Six saints y ont été enterrés, Rustique, Viventiole, Sacerdos, Priscus et Genis, Saint Ennemond serait plutôt à Saint Pierre.

  • Les disciples de Pierre Valdo l'ont incendiée en 1253.

  • En 1220, au sud de la place on éleva la chapelle qui fut ensuite le lieu des élections municipales. Une plaque rappelle l'emplacement de cette chapelle Saint Jacques, lieu du conseil municipal de 1300 à 1455, soit dès l'origine de ce conseil, une fois les libertés civiles obtenues. Le 4 février 1298, les conseillers de la ville de Lyon avaient été élus à Saint Nizier. La chapelle a été détruite en 1792.

  • En 1269, les Lyonnais se sont soulevés contre les archevêques, ils prirent possession du cloître Saint Jean et installèrent leur siège à Saint Nizier. Ils firent construire des fortifications et garder les différentes portes de la ville. En septembre 1292, les bourgeois de Lyon se réunirent dans l'église Saint Nizier pour demander au roi de les placer sous sa protection contre l'archevêque qui régnait jusqu'à lors sur la ville.

  • Saint Nizier a été érigée en collégiale en 1303.

  • Le 13 juin 1320, les citoyens de Lyon rassemblés en l'église Saint Nizier ont prêté serment de fidélité au roi Philippe et établi le consulat, première forme de l'assemblée municipale de Lyon, accepté par bulle de l'archevêque Pierre de Savoie le 21 juin à Pierre Scize qui cédait le pouvoir après huit années d'actes, cinquante ans de combats et un millénaire d'exercice.

  • En 1348, environ 2300 personnes vivaient dans la paroisse de Saint Nizier, 346 ont été enterrés du 2 mai au 25 septembre durant la peste noire. 42 personnes sont mortes en 1346, 154 en 1347 probablement suite à une famine,et 63 dans le seul mois de juin 1348 avant que le registre ne soit plus tenu.

  • En 1350, l'archevêque a permis de consacrer le surplus de la quête pour les pauvres à l'embellissement de l'église car il n'y avait presque pas de pauvres à secourir.

  • Les maîtres des métiers se sont réunis à la chapelle Saint Jacques à partir de 1352.

  • Au 14e siècle, la religion et le pouvoir temporel étaient encore étroitement liés, chaque jour de Saint Thomas, c'est à Saint Nizier que l'on proclamait le résultat de l'élection des échevins. Le collège de douze échevins était renouvelé chaque année par moitié. Ses membres avaient les fonctions d'une municipalité actuelle, voirie, urbanisme, des pouvoirs économiques sur le prix du pain et ils avaient les privilèges de la noblesse au rang de chevalier. C'est ici que les archives municipales ont vu le jour avec l'achat d'une serrure en 1426 pour conserver les documents prouvant les privilèges de la ville.

  • En 1435, déjà les élus de la ville engageaient des travaux pour éviter au clocher de Saint Nizier de tomber.

  • Ce n'est pas du dernier 8 décembre que l'on boit du vin chaud devant Saint Nizier. Lors de la rebeyne de 1436, le consul Chaponnay fit distribuer du vin ce qui eut pour effet de refroidir un temps l'ardeur des émeutiers.

  • En 1561, un protestant s'attaqua à une procession, il fut attrapé et pendu. L'année suivante, les troupes du baron des Adrets sont revenues en force pour saccager l'église.

  • En 1564, deux marchés aux herbes et fruits étaient autorisés, devant Saint Nizier et à la boucherie Saint Paul.

  • En septembre 1567 les protestants avaient prévu de reprendre la ville aux douze coups de minuit de Saint Nizier. Le père Edmond Auger ayant eu vent de l'affaire fit détraquer les cloches des autres églises et bloquer celle de Saint Nizier ce qui permit aux catholiques de disperser les protestants.
  • Deux loges maçonniques tinrent conseil ici à la fin du 18e siècle, la loge le patriotisme tint séance en 1785 en compagnie du Marquis de Lafayette.

  • L'église a été retirée au culte de 1792 à 1796 pour en faire un dépôt de farine, le culte catholique a repris en 1802. C'est l'ancien curé de Saint Nizier, l'abbé Linsolas qui a organisé l'église clandestine du diocèse pendant cette période.

  • Une plaque garde le souvenir de la fondation Richard de 1832 pour les garçons infirmes.

  • Le 9 mars 1834, une bataille de la révolte des canuts a fait six cent morts devant et dans Saint Nizier.
  • Le 3 décembre 1851, un groupe s'est regroupé à Saint Nizier pour aller attaquer l'hôtel de ville, l'armée a envoyé un bataillon commandé par un général qui a fait avorter la révolte, quatre insurgés ont été retrouvés sur le toit de l'église, n'ayant pas pu s'enfuir.

  • Dans les années 1970, ce sont les prostituées du quartier menées par la célèbre Ulla qui ont fait parler de Saint Nizier dans la presse nationale en se réfugiant dans l'église pour réclamer de meilleures conditions de vie.

  • En 1965 ou 1968, la chute d'un bloc de pierre de cinq cent kilos a un temps fait envisager de raser l'église, les travaux se sont échelonnés durant trente cinq ans pour sauvegarder la plus vénérable église de la ville.

  • C'est à partir de ce foyer chrétien que la population s'est installée sur la presqu'île à la fin de l'époque antique. Par la suite, à partir du 11e siècle, l'église se trouvait au débouché du pont de Saône et c'est d'ici que l'urbanisation a rayonné en rive gauche de la Saône pour finir par occuper toute la zone des Terreaux à Bellecour au 16e siècle.

  • La surface de la place a été recomposée et pavée en 2020.

Art et associations

  • C'est étrange qu'aucune association laïque ne soit installée dans les lieux où les Lyonnais ont expérimenté la démocratie municipale.

  • C'est la communauté de l'Emmanuel qui est en charge de l'animation de l'église. Parmi ses grandes figures qui ne sont pas devenus saint ni honorés par une rue à Lyon, la paroisse distingue le père Querbes, fondateur des clercs de Saint Viateur et initiateur du mois de Marie, le père Coindre, fondateur des frères du Sacré Coeur, Suzanne Aubert, fondatrice des filles de Notre dame de la compassion.

  • La mise en lumière de la façade est chaque année l'un des clous des illuminations du 8 décembre. L'intérieur de l'église possède de beaux vitraux dont l'un représente la confrérie de la Trinité, et de belles sculptures dont Notre dame de grâce par Coysevox.

Commerces et services

  • La place est petite et tous les pas de portes sont occupés par deux magasins de décoration, une pharmacie, un magasin de miniature et de modélisme, un bijoutier, un magasin de vêtements ainsi que par un dentiste.

  • Le plus original est le palais des thés.

Juillet 2005 et octobre 2011

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