Montée du chemin Neuf
Situation
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Le Chemin Neuf fait la liaison entre le Vieux Lyon et Saint Just. Il commence en prolongement de la rue de la Bombarde à la jonction de la rue du Bœuf et de la rue Tramassac. Il fait un coude et grimpe raide en direction du sud pour se terminer place des Minimes après laquelle il est prolongé par la rue des Farges. Les piétons peuvent continuer la montée vers Fourvière et les théâtres romains ou redescendre par le Gourguillon.
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Certains vélos l’empruntent pour une montée suffocante ou une descente vertigineuse. La circulation automobile est laissée à deux sens, elle est un peu exagérée par rapport à la place disponible.
Architecture
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Il faut venir en début de nuit admirer les vitraux éclairés de la rose de la cathédrale. Manifestement, cette vue nuisait à la sûreté des visiteurs qui risquaient d’aller glisser entre les arbres puisqu’on l’a sécurisée avec une grande grille de fer qui la pourrit et laisse l’impression d’une cathédrale en prison.
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La montée commence par une courte portion vers l’ouest bordée par trois belles façades anciennes dont la dernière amorce le virage. Le 2 est ouvert par une belle porte de bois sombre.
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Elle monte ensuite entre deux bois, un petit en bas fermé par une barrière de béton puis une grande grille de fer, un plus important en haut qui monte jusqu’à la Saint Barthélemy au dessus d’un gros mur de soutènement. Une grande cascade en béton à quatre paliers y a été placée.
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Au 35, une grande maison avec une belle tour fait face à la pente, plus haut, celle de l’auberge de jeunesse est plus imposante. Elle dispose d’un jardin fait de deux squares entourés de bancs, le premier circulaire, le second plus petit, à l’ombre d’arbres, au dessus de quelques marches. Ici aussi des grilles gênent la vue sur le Vieux Lyon et la Presqu’île. On y entend la rumeur de la ville.
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Coté ouest, sur la colline, les maisons sont plus nombreuses, anciennes, les deux premières en prolongement du mur de soutènement. Les suivantes sont en alignement, elles ont des percées irrégulières entourées de pierre. Celle du 12 est la plus majestueuse.
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La montée fait une légère courbe à l’ouest. Coté ouest, elle longe des constructions en ruine puis le grand mur de soutènement en pierre dorée de l’Antiquaille, ce mur est ouvert juste avant la place des Minimes pour les besoins du chantier de reconversion de l’hôpital. Coté est, dans la pente elle longe l’immense dos austère du bâtiment de la communauté du Chemin Neuf. Le 59, foyer d’étudiants a davantage d’ouvertures avec des agencements de pierres. L’alignement se termine par un petit immeuble orné du blason du consulat de Finlande, ses quatre fenêtres des pas de porte semblent s’agrandir en compensant la pente.
Dédicace
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Comme la rue Neuve, le Chemin Neuf commence à avoir de la bouteille.
Histoire
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Ce passage assume fièrement sa nouveauté depuis 1562. L’histoire locale a gardé la trace de l’ordonnance consulaire du 31 mars 1562 qui en décidait la construction.
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Au 18e siècle, plusieurs loges maçonniques avaient leur temple au 33 dans la maison Renon. Cagliostro, Casanova, Martines de Pasqually y auraient été initiés. Jean Baptiste Willermoz y était vénérable de la loge de la Bienfaisance. Les loges de l’époque étaient mystiques, tentant des expériences de magnétisme de Messmer. Mademoiselle Rochette y fut une médium impressionnante.
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Pendant le siège de Lyon, la lutte contre les incendies était la première priorité, en août 1793, la municipalité faisait éclairer tous les premiers étages de chaque rue à l’exception de celles qui pouvaient être vues des assiégeants, comme le chemin Neuf, et éteindre les étages supérieurs pour ne pas donner de repère aux assiégeants. A la même époque, il y avait une fontaine au pied de la montée, le soyeux Camille Pernon y a été arrêté, reconnu alors qu’il s’y désaltérait.
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En 1845, au n°4, Alexis Brun Bastenaire a fondé un atelier de vitraux d'où sont sortis les vitraux de Saint Louis de la Guillotière.
- Joseph Arthaud est mort au 6 en 1886, il avait été professeur de médecine mentale à l'Antiquaille, c'est lui qui a fondé le Vinatier.
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Dans la nuit du 12 au 13 novembre 1930, tout un pan de la colline s’effondra en deux temps sur les maisons situées en bas de la rue et dans la rue Tramassac. Cette zone n’a jamais été reconstruite, c’est le jardin qui se trouve en dessous de la Fontaine. La semaine précédente, le cantonnier du quartier avait alerté sa hiérarchie qui avait refusé de faire plus que d’interdire la montée aux poids lourds. La fontaine a été aménagée après la catastrophe dans les années 1960.
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Au 51, une plaque incite à se souvenir de Bernard Guy, tué par la milice le 18 février 1944 en tentant de s’évader.
- En 2020, on y a construit une impressionnante maison au 6 au dessus du mur de soutènement, la première depuis bien longtemps.
Art et associations
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Au 49, la communauté du Chemin Neuf est une communauté religieuse qui a repris les locaux des Prêtres de la mission. Ils voisinent aussi l’institution Marie Thérèse, congrégation fondée en 1824, les bâtiments actuels ont été construits en 1875.
- Vers 1650, Israël Sylvestre est venu dessiner quelques vues de Lyon. Au Chemin Neuf il écrivit
Si l'oeil icy n'est satisfait
Je lui donne toute l'Afrique
L'Europe Asie et Amérique
Pour trouver à sa vue un objet plus parfait. - Le peintre Joseph Guichard y a vécu jusqu'à sa mort en 1880.
Commerces et services
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L’auberge de jeunesse a ouvert dans une grande maison qui domine la ville. Ceux qui ne peuvent pas trouver logis dans ce beau cadre ont l’option de l’ancienne qui est restée à Vénissieux à la proximité moins réjouissante du périphérique.
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Un cabinet d’architecte est aussi le siège du consulat de Finlande. Le Mas est une structure d’hébergement.
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Les terrasses du Chemin Neuf sont trois petits jardins d’agrément en herbe aménagés dans la pente, une affiche y donnait rendez vous au jardin le 30 mai 2008.
Juin 2008 et septembre 2016
Dernière mise à jour :
Auteur : Franck