Montée de la Butte
Situation
-
La montée de la Butte permet de joindre le quai de Saône, quai Saint Vincent, par la place de la Butte jusqu'à l'ouest du plateau de la Croix Rousse, boulevard Général Giraud.
-
Elle est peu fréquentée grâce à la présence de la montée des Esses, toute proche et plus large.
-
Cela en fait une promenade aussi surprenante qu'agréable, elle se trouve sur le parcours touristique du dauphin, dit des balcons de la Saône.
-
Un escalier double la partie haute, raccourci bucolique au milieu des lierres, des herbes odorantes, des coquelicots, des lézards et des oiseaux. Il sert aussi de terrain d'entraînement pour les sportifs. Il débouche devant le fort. L'escalier est bétonné, mais les murets et les roches qui apparaissent témoignent de son ancienneté. La vue porte sur Fourvière, depuis la basilique jusqu'aux tours de l'Observance.
Architecture
-
Elle est bien urbaine sur la partie basse, avec de beaux immeubles, bien construits ou bien rénovés coté Saône, puis, quand on monte, elle offre des vues étonnantes sur la colline, les subsistances ou le fort Saint Jean.
-
Au premier virage, on voit les subsistances, beau bâtiment à la rigueur monacale.
-
Viennent ensuite des maisons, plutôt basses et des murs de soutènement, plutôt hauts.
-
Au second lacet, on passe derrière le grenier d'Abondance et le raccourci en escalier part en direction du fort Saint Jean.
-
La végétation est plus présente sur le troisième lacet avec des maisons à un étage adossées à la colline. Ici il faut se dresser sur la pointe des pieds pour apercevoir les flèches de Saint Nizier et de Saint Paul ainsi que la tour de la Part Dieu.
-
Plus haut, les maisons individuelles bénéficient de jardins avec ronces et abeilles.
-
Le fort Saint Jean occupe le fond du quatrième lacet, on en voit le pavillon de garde en pierres taillées. Un petit lion nous apprend que le fort se trouve à 201m737. Il faut coller son nez aux grilles (il n'y a plus de gardien armé derrière) pour admirer l'impressionnante porte en bois qui en défend l'entrée. Je vous conseille néanmoins de profiter des journées du patrimoine en septembre pour entrer et faire le tour de l'admirable chemin de ronde qui a été réaménagé.
-
En face du fort, l'espace a été aménagé en jardin, la partie basse est laissée à la végétation et aux coquelicots, la partie haute est équipée de bancs qui permettent une halte à l'ombre des platanes. En contrebas, on a une vue plongeante sur l'un des plus beaux bâtiments de Lyon, utilisé par les musiciens du CNSM.
-
Après ce dernier virage, la rue débouche entre les murs et les jardins des maisons individuelles.
Dédicace
-
La construction du fort Saint Jean qui trône sur cette Butte a nécessité d'importants travaux de remblais. En fait c'est une Butte plus modeste, édifiée pour que les arquebusiers puissent s'entraîner qui a donné son nom à la montée qui débute à cet endroit. L'hôtel de la Butte s'y trouve toujours, affecté au CAUE, conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement.
Histoire
-
Les rochers au pied de la montée ont servi de carrière pour les enrochements des ponts de Lyon, au moyen âge puis à partir du 17e siècle.
-
Napoléon 1er est venu faire un relevé de la garde sur la place d'armes du fort Saint Jean. Ce fort qui a été transformé en école des contrôleurs du Trésor possède encore un bâtiment du 16e siècle date d'implantation du fort, ainsi que plusieurs constructions du 19e siècle tous en pierre entourées d'impressionnants remparts. Pour achever l'école, quelques espaces en béton dont un restaurant avec vue panoramique sur la Saône ont été rajoutés et inaugurés en 2005 par un ministre des finances à qui ça n'a pas porté chance, sa démission intervenant dans les semaines suivant sa visite.
-
Après la révolte des canuts de 1831, le fort Saint Jean a cessé de regarder à l'extérieur de Lyon, intégré à la ceinture de fortifications du nord de Lyon, la garnison prit ainsi part à la répression des révoltes suivantes.
-
Cette montée n'était alors qu'un raide sentier donnant accès au fort, la montée en lacets a été aménagée à cette époque pour permettre l'accès des charrois militaires.
-
Le bas de la montée est aussi marqué par l'histoire militaire. Au 17e et 18e siècles, la compagnie des chevaliers de l'arquebuse y avait son siège. Les gendarmes ont pris le relais jusqu'en 1998.
-
En 1932, le tramway du boulevard a déraillé sur des feuilles mortes et est venu finir sa course sur un parapet de la montée.
Art et associations
-
Depuis 1998 le CAUE a fait restaurer les locaux de l'hôtel de la Butte. C'est parfois le siège d'expositions comme celle sur le Voralberg qui s'est tenue à l'automne 2003.
-
Stazione Terminale, Musical Box et Capta sons, réunis pour le spectacle musical.
-
Une partie de la biennale d'art contemporain aura lieu au fort Saint Jean en automne 2005.
- Le sculpteur Georges Salendre a fait construire sa maison au 14 en 1923 avec une sortie cours des Chartreux, il y a vécu jusqu'en 1985. Il est connu pour le Veilleur de Pierre de la place Bellecour, le chant des Canuts de la place des Tapis, les monuments des places Ollier et Dumas de Loire. Le guichet du savoir a publié un article sur lui.
Commerces et services
-
Les activités sont concentrées en bas de la montée.
-
Deux conseils en marketing, une société. Alpha regard, création d'aquarium.
-
L'activité principale, depuis 2004 se situe dans le fort Saint Jean où les contrôleurs du Trésor apprennent comment calculer les comptes de l'état, gérer notre argent, le dépenser, encaisser nos impôts et nous extorquer des majorations.
Juin 2005 et septembre 2011
Dernière mise à jour :
Auteur : Franck