Rue de la Charité

Rue de la Charité

Situation

  • La rue de la Charité est orientée nord sud, elle va de la place Bellecour au cours de Verdun à Perrache.

  • La circulation se fait à partir de la rue Sala vers les extrémités.

  • Le bus n°91 devenu S1 circule vers le sud. Il y a un important arrêt de bus, 10 14 15 53 88, et 15 35 et C10 en 2024, à l'élargissement nord dépendant de Bellecour.

Architecture

  • La rue débute par une section large arborée établie à partir de la destruction de l’hospice de la Charité, remplacé par les grandes horizontales de l’hôtel des postes datant des années 1930 avec sa statue de Jeanne Bardey, et de la trésorerie générale.

  • En face, il s’agit de solides immeubles du 19e siècle où se distinguent le dôme et la flèche du Royal ainsi que la statue du Nouvelliste au n°14 sur une façade très décorée signée J Malaval.

  • La cour de récréation de l’école Michelet produit un décrochement, puis, à partir de la rue Sala, la rue est beaucoup moins large et bordée de part et d’autre par deux alignements d’immeubles, tous anciens, autour de quatre étages, moins réguliers coté pair avec une petite vierge à l'angle de la rue Sainte Hélène.

  • Au n°32 et n°34 se trouvent deux hôtels particuliers magnifiques au fond de leurs cours. Il s’agit de deux belles bâtisses classiques, l’hôtel de Villeroy et l’hôtel de Lacroix Laval. C’est surtout l’intérieur qui est magnifique, on peut les visiter car elles hébergent les musées des arts décoratifs et des tissus avec les soieries qui ont fait la fortune de la ville.

  • Toujours, à ce point, au croisement de la rue Laurencin, il faut regarder la petite famille sculptée dans sa niche qui regarde une construction commerciale à un niveau qui occupe le triangle obtus de la jonction avec la rue Fleurieu.

  • Coté impair, quelques bâtiments sont construits autour d’une cour,le lion et le dôme du commissariat de police sont étonnants. Malgré le site central, quelques allées restent à rénover. Au 17, c'est le portail et la porte de la cour qui sont admirables.

  • Plusieurs façades sont belles, le 46 à la porte entourée de colonnes collé au flanc aux armoiries gravées à l'angle de la rue des Remparts, le 72 avec des colonnades, le 82 avec des balcons saillants.

  • La rue s’élargit de nouveau à la fin devant l’imposante masse du lycée Récamier qui est construit en retrait d’une contre allée, ce qui laisse la place à une rangée d’arbres et à un petit parking au débouché du cours de Verdun. Il est décoré d'une statue de femme portant un globe.

  • Les rues transversales offrent quelques belles vues sur les façades du quai de Rhône, la statue de la République, la colline de Fourvière et le clocher carré de Saint Irénée.

Dédicace

  • La rue garde la mémoire de l’hospice de la Charité dont le clocher de la place qui a depuis pris le nom de Antonin Poncet est le dernier vestige. Cet hospice a recueilli, soigné, enfermé, nourri les misérables, les infirmes et les malades durant quatre cent ans.

Histoire

  • En 1531 Lyon souffrit d'une terrible famine qui entraîna une quête chez les riches de Lyon. Le fruit de la quête fut telle que l'on put financer un établissement permanent dans le but d’éradiquer la mendicité. Une émouvante fonction de l’hospice était de recueillir les enfants abandonnés. A cet effet, une plaque tournante avait été aménagée, la maman en détresse déposait l’enfant et la sœur tourière le récupérait, version ancienne de la naissance sous X. On peut voir la reconstitution de ce tour au musée des hospices civils de Lyon, dans l’aile nord de l’Hôtel Dieu. Les magnifiques boiseries des pièces de la pharmacie de l’hospice ont également été réinstallées dans ce musée.

  • A partir de 1600, la Charité se spécialisa dans l’enfermement des pauvres alors que l’Hôtel Dieu devint un hôpital dans son acceptation actuelle.

  • En 1660, l'hospice de la Charité abritait 1500 personnes, plus de pauvres que de malades, ces pauvres étaient utilisés au travail, surtout de la soie ce qui leur apportait un petit revenu.

  • En 1760, l'hôpital de la Charité était encore l’un des plus beaux de France. Le cardinal de Lyon Alphonse de Richelieu y fut enterré de même que le cardinal Marquemont

  • En 1793, l’église, ainsi que sept autres, Saint Nizier, Saint Pierre, Saint Vincent et Saint Paul, a été réquisitionnée pour servir d’atelier d’extraction du salpêtre en provenance des maisons démolies suite au décret de la convention Lyon n’est plus.

  • En 1934, on détruisit le vieil, mais néanmoins magnifique hôpital, si on en croit les gravures. Le clocher fut conservé en souvenir, on peut lire l’historique des lieux sur une plaque. Le journal le Nouvelliste, qui était juste en face et représentait la droite catholique s’est violemment opposé au maire Herriot en faisant signer une pétition massive, mais il n’a pu sauver que le clocher. Il ne reste plus de ce journal que son nom gravé sur l’immeuble du n°14. Durant la guerre, le Nouvelliste était l'organe du pouvoir, le 31 décembre 1943, un journal alternatif à la gloire de la résistance, imprimé rue Viala l'a remplacé. Albert Chifflot raconte la substitution.

  • Le couvent de Sainte Elisabeth, rue de la Charité, à l’angle de la rue Sala, fondé en 1617 était le plus grand de la ville au 17e siècle.

  • En 1730, le voyer de la ville, fonction qui équivalait au directeur de la voirie et de l’urbanisme a fait construire un bel hôtel particulier. En 1734, le maréchal de Villeroy, représentant du roi à Lyon est venu y installer son office. Sa demeure, toujours debout a été reprise un temps par l’école de commerce. Elle abrite le musée des tissus de Lyon depuis 1946.

  • L’hôtel de Lacroix Laval a été construit en 1739. Il a recueilli les collections du musée des arts décoratifs depuis 1925. Ces deux musées n’en font qu’un aujourd’hui sous l’égide de la chambre de commerce de Lyon, puis de la région.

  • Alors que les constructions caractéristiques de la rue étaient déjà en place, l’alignement des habitations s’est réalisé au début du 19e siècle.

  • Jean Dominique Larrey est venu mourir au 2 le 25 juillet 1842 à l'hôtel de Provence et des Ambassadeurs à l'angle de la place Bellecour. Il a été le principal chirurgien des guerres napoléoniennes. L'article medarus mis en lien détaille ses campagnes et sa méthode.

  • Pierre Léon est né au 33 en 1914, il est devenu historien, fondateur du centre d'histoire économique et sociale de la région lyonnaise.

  • La rue n’a ensuite connu de bouleversement qu’à ses deux extrémités, la vénérable institution de la Charité étant rasée au profit de la Poste et de la trésorerie générale, construite en 1961 sur les dépendances de l'hôpital Desgenettes comme l'indique le Guichet du savoir. Si la perte architecturale et historique est certaine, on ne peut nier l’utilité d’acheminer le courrier ni de financer la construction d’hôpitaux.

  • Au sud, n’ayant pas vu de reproduction, j’ignore quelle est la perte architecturale, mais je crois pouvoir affirmer que la perte d’une fabrique de tabac au profit du lycée Récamier en 1957 est un gain au niveau de l’utilité sociale.

  • Jean Antoine Aubert a été sculpteur au 58 rue de la Charité, il a réalisé les sculptures en bois du palais de la Bourse. Son fils Pierre y a été aussi sculpteur réalisant les statues du pont Lafayette, de Jussieu et Claude Bernard et y est mort le 13 octobre 1912.

  • L'historien André Steyert a vécu au n°4 durant trente sept ans jusqu'à la démolition de son immeuble. A l'aise dans les livres, il ne l'était pas dans l'espace, aussi, il ne sortait que la nuit. En 1879, il a participé à une commissions sur les changements de noms de rues dont il a publié les propositions.

  • Au 78, une plaque conserve la mémoire de Hippolyte Pouzache, 1888-1945, martyr de la déportation.

  • En 2024, une plaque au 72 indique que Jean Moulin a logé ici en été 1942.

  • En 2024, hormis la poste, le lycée et la direction des finances, tous les bâtiments sont centenaires, le commissariat à l'angle de la rue Sala et le Lycée sont en rénovation et les musées sont en grande transformation de plusieurs années menée par l'architecte Rudy Ricciotti avec un bâtiment neuf, elle est décrite sur le site la région.

Art et associations

  • Une grande quantité d'oeuvres d'art est concentrée dans le double musée des tissus et des arts décoratifs. On y trouve les oeuvres de nombreux artistes qui ont donné leur nom à une rue de Lyon comme Philippe de Lassalle. On y trouve aussi des réductions de monuments de Lyon comme celle de la première mouture du cheval de la place Bellecour. Ces musées qui appartenaient à la chambre de commerce ont été repris par la Région, en 2020 celui des arts décoratifs est en rénovation.

  • Au n°4, le café concert est l’héritier du théâtre de Lyon qui tenait ses représentations ici au 19e siècle.

  • Au n°64 se trouve le conservatoire de picturologie.

  • Une école enseigne la batterie et la musique, au 39, Heitz vend des instruments de musique dont des pianos et des guitares depuis 1898.

  • Le lycée Récamier abrite un club de volley.

Commerces et services

  • Tout au sud, une rangée de six hôtels restent là, ils ont bénéficié de l’ancienne proximité avec la gare et survécu au passage de l’autoroute, cours de Verdun. En 2024, l'hôtel de Verdun indique que Michel Perrache a vécu sur les lieux au moment où il repoussait le confluent et que c'est Friz Hoffherr qui l'a fait construire en 1882 alors tout près de la brasserie Georges.

  • Il y a neuf restaurants, dont la Tassée ouvert en 1951 par Roger et Gabrielle Borgeot, puis par Jean Paul et Romain, ils ont reçu des personnalités dont Mitterrand et Chirac avant de fermer en 2022.

  • Six snacks, concentrés à proximité du lycée.

  • Quatre bars, dont une grande taverne de maître Kanter et le café de la Cloche qui organise différents débats publics et qui est décoré, bien sur de cloches, mais aussi d’une belle vue du quartier où figure l’hospice de la Charité.

  • Les gourmets peuvent s’y régaler dans deux alimentations, quatre boulangeries, une pâtisserie, trois marchands de vin, dont les grandes caves de Perrache au 74 avec son mobilier qui remonte à 1874. Un vendeur de café, une boucherie, un chocolatier, un fromager, trois traiteurs asiatiques et une épicerie italienne.

  • Le secteur du logement est bien représenté avec plusieurs artisans spécialisés, tapissier décorateur, plombier, encadrement, peinture, carrelage, soie.

  • Il y a un vendeur de tissus et la boutique du musée qui propose des soieries.

  • Deux magasins de meubles, un antiquaire, un fleuriste et sept magasins de décoration rivalisent pour embellir votre demeure.

  • Une régie et sept agences immobilières les vendent et les administrent.

  • Neuf magasins de vêtements, deux pressings, cinq coiffeurs, quatre magasins d’esthétique et deux bijouteries s’occupent de votre apparence.

  • Il y a quatre assurances, une banque, quatre avocats.

  • Un médecin, sept dentistes, deux pharmacies, trois opticiens, un laboratoire, une sage femme, un pédicure et un distributeur d’appareils auditifs.

  • Le monde du livre et du papier est bien représenté avec une papeterie, trois points presse, la librairie de la Charité, Camugli Techniques. Tout pour le dessin vend de belles cartes en relief.

  • Deux autos écoles, un cours, l’école Chevreul, le lycée Récamier.

  • Une société, trois agences de voyages, un magasin de photos.

  • Comme c’est une grande rue commerçante, il y a quelques commerces de spécialités surprenantes dont deux marchands de timbres, un de monnaies et médailles, un horloger, une école de yoga et le petit train bleu qui vend des miniatures.

  • Il y a aussi quelques sièges départementaux administratifs, la trésorerie générale et la grande poste, ainsi qu’un commissariat de police et l’Assedic du Rhône.

Février 2005, juillet 2011 et avril 2024

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