Rue Paul Chenavard
Situation
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La rue Paul Chenavard commence place des Terreaux et se termine place Saint Nizier.
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Elle se prolonge par la rue de Brest dans le second, formant un des trois axes principaux du nord de la presqu’île avec les rues Herriot et de la République.
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La circulation se fait dans les deux sens au nord depuis la place Meissonnier et la rue du Plâtre, en direction du sud pour la partie sud. En 2024, elle est bloquée par le chantier provisoire de la rue Longue.
Architecture
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Elle est bien droite, l’alignement est parfait coté est.
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Elle débute par le solide et impressionnant du flanc du musée Saint Pierre, agrémenté de portraits sur les encadrements de boutique en bois vert. Ce flanc possède l’une des plus belles portes de Lyon, sous un beau mur de pierres blanches, avec un encadrement bicolore, de belles sculptures, l’imposte étant décorée du bonnet du pape magnifiquement sculpté dans le bois.
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Elle se termine par un nouvel ensemble, alignement d’immeubles du 19e siècle auquel trois paires de portes en bois, vertes et brunes, apportent une décoration originale entre les rues du Plâtre et Longue.
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Coté pair, à l’ouest, il s’agit majoritairement de maisons du 19e siècle aussi, à quatre étages, bien décorées. Leur alignement est rompu par la place Meissonier, puis par l’entrée de la rue Chavanne qui a conduit à construire en biais. Cela forme une petite place charmante où trois arbres et le parasol du café donnent leur ombre.
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Le premier immeuble de la rue mérite une halte pour admirer les portraits en médaillons des grands hommes locaux : JM Montgolfier, Rouville, Cl Martin, JM Jacquard, Bellièvre, Fai Sathonay, JG Soufflot et Philibert Delorme. Si vous aimez les médaillons, ils continuent sur l’autre face, rue Constantine. L’ensemble est signé A Benoît Architecte MDCCCLIV, son voisin au 4 a aussi de belles têtes sculptées et appuis de fenêtre en pierre. L’angle de la rue Constantine est souligné par une statue de Saint Pierre de pied, avec un livre et des clefs en main, une autre petite statue de saint ou de sage fait l’angle de la place Meissonnier.
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Le pâté de maisons aux lignes obliques au débouché de la rue Chavanne témoigne du temps où alignement et PLU restaient des notions floues, contrairement au dernier pâté, sûrement contemporain du percement de la rue Centrale.
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C’est une vierge à l’enfant dans sa coquille qui met le point final à l’observation architecturale, les deux font face à Saint Nizier.
Dédicace
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Paul Chenavard est né le 9 décembre 1807 à Lyon, place Neuve des Carmes. Il est mort en 1895 à Paris. Il a son buste à Loyasse comme bienfaiteur de la ville de Lyon, de l'école des beaux arts et des musées.
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On peut voir plusieurs de ses toiles, dont la philosophie de l’histoire, ainsi qu’un buste le représentant à l’intérieur du palais Saint Pierre qui borde la rue.
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Il a consacré sa vie de peintre à préparer une décoration pour le panthéon sans jamais parvenir à y faire accepter ses toiles.
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Marie Antoine Chenavard est né à Lyon le 4 mars 1787, fils d’un teinturier de la rue Saint Marcel. Il est mort le 29 décembre 1883, il vivait alors 16 rue des Remparts d'Ainay. Il était architecte, professeur à l’école des beaux arts, constructeur de l’opéra. Il dessiné un plan de Lyon antique d'après les recherches de François Artaud en 1850 et a construit plusieurs édifices dont l'église Saint Louis et la chapelle Sainte Philomène montée Saint Barthélemy.
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Aimé Chenavard était aussi un peintre renommé.
Histoire
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Un archidiacre Lyonnais serait venu jeûner trois jours en l’église Saint Pierre pour trouver la force de chasser un démon du corps de la fille de l’empereur Léon Premier. En remerciement, Léon accorda les privilèges du Franc Lyonnais. L’histoire apprend que les privilèges du Franc Lyonnais ont été établis par Henri II en compensation des guerres subies sous François Premier un millénaire plus tard.
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En 565, la reine Bathilde a fait tuer l’archevêque Saint Ennemond, fondateur de l'abbaye, enterré à Saint Pierre les Nonnains.
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Leidrade a fait rebâtir le monastère Saint Pierre, sous Charlemagne.
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Cette zone très centrale a été habitée dès le moyen âge depuis le sud vers le nord.
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La porte de l’abbaye des sœurs de Saint Pierre (le musée des beaux-arts) remonte au 12e siècle, les travaux ont été entrepris par l’abbesse Rolinde en 1173. C’est un des rares vestiges médiévaux si bien conservés à Lyon.
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Il y a donc eu des embryons de rues, devant Saint Pierre et Saint Nizier. Il en reste quelques maisons anciennes coté ouest autour de la rue Chavanne, dont l'angle sud de la place Meissonier qui remonterait au moyen âge.
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Mais il a ensuite fallu attendre le milieu du 19e siècle pour que la rue Paul Chenavard soit vraiment tracée, élargie en prolongement de la rue Centrale, actuellement de Brest, et prenne son allure. L'inventaire du patrimoine étudie leur ouverture.
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En 1564, le commerce du lard et du beurre n’était autorisé que devant Saint Pierre.
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Le 5 février 1785 on a enterré Donat Nonnotte à Saint Pierre. Né à Besançon en 1708, il était devenu peintre de la ville de Lyon, réalisant de nombreux portraits dont certains sont conservés au musée des beaux arts.
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Pendant les combats qui précédèrent le siège de Lyon de 1793, l’un des plus terribles eut lieu le 29 mai au débouché de la rue Saint Pierre sur la place des Terreaux.
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Au début du 19e siècle, la bourse était installée à la chapelle du palais Saint Pierre.
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En 1833, Benoit Philibert Perroud vivait au 23. Né à Lyon en 1796, il a réunit une collection d'entomologie toujours conservée au musée des Confluences. Il est mort à Lyon en 1878. Son fils Louis, né ici en 1833, y vivant, 6 rue Saint Pierre, mort à Lyon en 1889 a été un botaniste réputé, professeur à la faculté de médecine. La société linnéenne de Lyon publie leurs descriptions.
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En 1850, l'un des premiers photographes le studio Victoire a ouvert ici, alors rue Saint Pierre.
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Charles Delfante y a eu son cabinet, il a créé l'atelier municipal d'urbanisme, sa collaboration avec le maire Louis Pradel a eu une importance décisive sur la ville et l'agglomération de Lyon. En 2004, Charles Delfante a publié l'un des plus beaux livres sur Lyon, l'atlas historique du Grand Lyon qui a fourni des informations à ce site.
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La porte du palais Saint Pierre était difficile à photographier dans sa plénitude, à cause de la voiture qui était garée devant, mais il arrivait que son propriétaire s'en aille et laisse quelques secondes avant que la suivante arrive, désormais il faut composer avec des plots de pierre, des barrières et différents véhicules accrochés après.
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Le local commercial au 24 a été démoli en 2022, en 2024, l'angle nord ouest de la rue Longue est toujours derrière une palissade qui coupe la chaussée, les bâtiments sont tous largement centenaires.
Art et associations
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La MAPRA est la maison des arts plastiques de Rhône Alpes, on peut y voir des expositions de photos et de peinture. Elle a été fondée par le peintre et scénographe Max Schoendorff, né à Lyon en 1934, mort à Lyon en 2012. Son autre création URDLA lui a aussi survécu à Villeurbanne. Avec l'arrivée de l'Auvergne, c'est désormais MAPRAA, mais elle a dû fermer en 2023.
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La boutique des musées commercialise des objets d’arts. Elle est rentrée dans le musée depuis longtemps mais une affiche annonce un espace artistique à destination des enfants pour 2025.
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On peut apprendre à danser au centre Brunerie.
Commerces et services
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L’homme d’Osier, fondé en 1780 appartient désormais autant à l’histoire qu'au commerce. Si on excepte la pharmacie de la Martinière, estampillée 1750, et Germain, rue Auguste Comte, je ne vois pas de date aussi reculée sur la devanture d’un commerce lyonnais. En 2023, le Progrès annonce sa fermeture en disant que c'était la plus ancienne boutique lyonnaise. En 2024, on peut voir une plaque, place de l'Homme d'osier sur la placette terrasse du bar Chenavard au débouché de la rue Chavanne.
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Depuis son départ, remplacé par la chocolaterie Pelen, ce doit être la pharmacie du Serpent, fondée en 1811 qui est la doyenne.
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Au 26 Goineau art roman fait partie des artisans du patrimoine en joaillerie depuis plus d'un siècle.
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Il y a douze magasins de vêtements et deux de chaussures, sinon, les commerces sont variés et occupent tous les pas de porte.
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La décoration est bien présente avec deux magasins, deux de tissus, un de tapis d’Anatolie, une mercerie, un horloger ainsi qu’un architecte pour agencer tout ça.
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Un snack et un bar, un hôtel, un supermarché droguerie, deux magasins de téléphones, un d’esthétique, deux bijouteries, un perruquier et un pressing.
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Une banque avec guichet automatique, un huissier.
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Nul besoin d’aller ailleurs se faire soigner : trois médecins, deux dentistes, deux opticiens, un laboratoire d’analyses médicales.
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Un disquaire, une imprimerie, un photographe et Accro Balles, magasin de jonglerie pour vos loisirs.
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La Generalitad de Catalunya, organe de la Catalogne y a un bureau.
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La maternelle Paul Chenavard instruit les petits.
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La navette presqu’île et les vélos V y ont une station.
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En 2017, Altercarto y fait de la cartographie.
Juillet 2005, octobre 2011 et novembre 2024
Dernière mise à jour :
Auteur : Franck