Rue Puits Gaillot
Situation
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La rue Puits Gaillot débute place des Terreaux et se termine sur les places Pradel et de la Comédie.
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La circulation se fait depuis la place Pradel en direction des Terreaux, comme la place est piétonne, les voitures ressortent par la rue Romarin.
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Il y a beaucoup de piétons, attirés par les restaurants et la proximité des deux places.
Architecture
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Le coté sud est bordé par l'austère flanc de pierres de la mairie. On manque de recul pour en apprécier l'ampleur. Les fenêtres sont surmontées de chapiteaux avec des têtes visant à faire fuir. Deux personnages, Io de Monceau et Hugo Blavi sont honorés par des médaillons.
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En face, c'est un alignement aléatoire de façades anciennes. Celle du 1 est décorée de têtes, les autres sont plus sobres. Le 5 dispose d'une belle porte au rouge audacieux.
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L'immeuble au cheval d'argent qui galope sur son imposte est daté de 1746.
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A l'angle de la place Pradel, l'immeuble de l'annexe de la mairie vient conclure la rue par un S anachronique construit vers 1970.
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Le 7 traboule avec la rue Désirée.
Dédicace
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Gaillot voulait dire bourbier en vieux lyonnais. L'eau qu'on tirait du puits ne devait pas être limpide. En 1866, le livre l'hygiène à Lyon indique le taux de turbidité de chacun des puits et pompes de Lyon et dit le contraire. Il y avait un puits au 2 qui était parmi les moins troubles alors que la pompe de la rue Vieille Monnaie n'était pas potable. A cette époque, la distribution de l'eau n'était pas généralisée dans les appartements. Ce puits a depuis disparu.
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Il ne faut pas le confondre avec le puits pelu qui est le nom d'un écrivain à qui on doit le Littré de la Grand Côte. Je recopie la définition de Gaillot dans le Littré : flaque d'eau généralement malpropre. Les ordonnances du consulat obligeaient les Lyonnais à porter leurs équevilles au grand Gaillot. L'âne va toujours pisser au Gaillot. Ce mot paraît avoir pour origine une onomatopée gail exprimant le rejaillissement de l'eau ...
Histoire
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Située au pied de la colline, elle était dans la continuité des fossés qui terminaient la ville au nord jusqu'à leur comblement en 1564.
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On a construit la mairie au milieu du 17e siècle, ce qui a permis une continuité avec le petit quartier du Griffon qui préexistait.
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De 1772 à la révolution, l'aile de la mairie a reçu les collections Monconys, Pestalozzi et Adamoli qui ont donné naissance au musée d'histoire naturelle de Lyon.
- Pierre Maupetit y est né en 1777, il est devenu général baron d'empire, combattant à Austerlitz, Eylau et iéna avant d'être blessé à mort en Espagne en 1811.
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En 1786, les ouvriers de la soie se rendirent en délégation chez Tolozan de Montfort, le prévôt des marchands, et obtinrent la fixation d'un tarif par aulne de tissus. Leur victoire fut de courte durée, la manifestation ayant été interdite, les délégués furent pendus ou condamnés aux galères et le tarif annulé comme contraire à la liberté de contrat.
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En août 1787, Jean Charles Terret qui vivait dans la rue offrait 5000 livres au nom du syndic de la grande fabrique et ouvrait une souscription pour secourir les ouvriers en soie qu'un manque de commandes laissait sans travail. La bibliothèque nationale conserve le prospectus de son appel.
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Pauline Jaricot a vécu au 21.
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Le 30 avril 1871, les délégués de la commune de Paris ont été arrêtés dans une brasserie alors qu'ils avaient appelé à faire échec aux élections du même jour.
- Le 25 novembre 1940, Antoine Avinin, Elie Péju et Auguste Pinton ont fondé France Liberté au café du Moulin Joli à l'angle de la rue Romarin.
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Une partie des maisons du nord est a été écroulée pour aménager l'annexe de la mairie puis la place Pradel à l'occasion de la construction du métro. La rue qui se prolongeait alors jusqu'au Rhône a donc été dépossédée au profit de la place Louis Pradel.
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Depuis les années 1990, le journal Lyon Capitale ou Lyon Cap y a ses bureaux. Ce journal aime attaquer les puissants comme le prouvent ses démêlées avec les producteurs de Beaujolais. Cette tradition n'est pas nouvelle, on peut voir de nombreuses premières pages de journaux insolents au musée de l'imprimerie dont l'Hydrophobe, journal mordant. Les locaux du journal, situés dans une traboule ont pu permettre à Wei Jinsheng, un opposant chinois de haranguer Ziang Zemin qui faisait fonction d'empereur de Chine en visite à l'hôtel de ville le 22 octobre 1999 alors que tout le quartier était bouclé.
Art et associations
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Cabiria est une association visant à apporter de l'aide aux prostituées.
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Le conseil lyonnais pour les droits a une boutique.
Commerces et services
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La rue Puits Gaillot est bien connue pour ses cinq restaurants où tournent les gros rouleaux d'émincé de viande kebab, parmi eux, la plupart sont turcs, le libanais se distingue par la qualité de ses assiettes, des plats un peu différents et une bière libanaise. Il y a un bar avec une terrasse à l'angle de la place des Terreaux.
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Un magasin de vêtements, deux dentistes et deux sociétés y sont installés.
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Ceux qui souhaitent des soins originaux sont servis par un praticien de médecine chinoise et un spécialiste de thérapie cranio sacrée.
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L'annexe de l'hôtel de ville et donc le journal Lyon Capitale dans lequel on peut lire chaque semaine des informations sur notre ville.
Août 2005 et avril 2012
Dernière mise à jour :
Auteur : Franck