Rue Bugeaud

Rue Bugeaud

Situation

  • La rue Bugeaud débute quai Sarrail, face à la passerelle du collège.

  • Elle est divisée entre une courte partie qui va du quai à l’avenue de Saxe et une longue partie de la rue de Créqui jusqu’à la jonction entre la rue Weill et le boulevard des Brotteaux. Elle se prolonge un peu par l’avenue Brosset jusqu’à la gare des Brotteaux.

  • La circulation se fait du quai à l’avenue de Saxe et du boulevard des Brotteaux, après une petite chicane en 2024, à la rue de Créqui.

Architecture

  • Grâce à l’église Saint Pothin qui la coupe en deux, la rue Bugeaud est une rue à perspectives, ce qui en fait un but de promenade agréable.

  • Depuis la passerelle du collège, Saint Pothin ressemble à un temple grec. En marchant vers l’est, on peut prendre la gare des Brotteaux pour un arc de triomphe. En allant vers l’ouest, le clocher de Saint Pothin semble se prolonger infiniment, en fait, il s’agit de la tour métallique de Fourvière qui se dessine derrière. Enfin, en arrivant au quai, la vue s’ouvre agréablement sur la passerelle du collège et sur Fourvière.

  • La rue Bugeaud est longue et droite, orientée est ouest.

  • La première partie est typique des Brotteaux avec des façades lourdement décorées du 19e siècle, le 13 est signé P Curleux 1887.

  • On peut remarquer les arrondis du 34 à l'angle sud avec la rue de Créqui, une belle porte, des fenêtres et deux balcons décorés en face au 37 signé Robert et Chollat.

  • Après Saint Pothin, la partie centrale est une zone de hautes barres, jusqu’à onze étages, construites en travers ou en retrait, en béton, avec aussi quelques horizontales d’immeubles de bureaux, comme celui de la PEEP, le tout construit dans la seconde partie du 20e siècle, le 34 date de 1959, le 119 de 1965.

  • La dernière partie, après l’église du Saint Nom de Jésus est de nouveau plus ancienne, vraisemblablement de la fin du 19e siècle avec des façades plus simples. Certaines sont jolies comme au 136, avec une tête d’enfant à la place de l’habituelle tête de propriétaire. Au 104, la porte a une fausse allure médiévale, le flanc de l’église montre de beaux contreforts et masque les vitraux. Deux ateliers automobiles plus bas, l'un à fronton l'autre à casquette se font face après la rue Viricel. Le 137 est imposant avec ses avancées au dessus de la porte vitrée.

  • On a cherché à refaire un alignement plus large à la faveur des reconstructions, il en reste des étranglements là où les immeubles anciens ont subsisté.

Dédicace

  • Le maréchal Thomas Bugeaud est né à Limoges en 1774, il est mort en 1849 à Paris.

  • Il a commencé une brillante carrière militaire sous la révolution avant de devenir agriculteur, fondant le premier comice, puis a été député, opposé à la colonisation avant de reprendre l'uniforme en Algérie.

  • Il est devenu célèbre pour avoir vaincu l’émir Abd el Kader en 1847 en Algérie mettant terme à la première des guerres d’Algérie. Il est honoré une seconde fois à Lyon par la rue d'Isly où il avait remporté une bataille.

  • Pour se consoler de cette victoire si calamiteuse, on peut se rappeler une chanson un peu désuète : l’as tu vue la casquette, la casquette, l’as tu vue, la casquette du père Bugeaud ! Il aurait mené la bataille en bonnet de nuit.

  • Il a vécu à Lyon à partir de décembre 1848, à l'hôtel de Provence, puis en bord de Saône près de l'île Barbe, commandant de l'armée des Alpes.

  • Ses admirateurs peuvent aller voir sa statue dans une niche du Louvre, rue de Rivoli à Paris.

  • Avant 1852, on était rue de Condé.

  • Au moment où j'écris la mise à jour de 2024, le nom est contesté comme en témoigne l'article de Lyon mag. Donc je rajoute la mienne, encore un qui aurait dû prendre sa retraite au lieu d'aller faire n'importe quoi, mais si on doit retirer le nom de tous les gens contestables, il ne restera bientôt plus que la rue de l'enfant qui pisse et encore il faudra peut être lui retirer comme exhibitionniste. Je ne vois pas le nom d'une rue comme une reconnaissance d'une personne à admirer mais comme le témoignage de personnages qui ont marqué l'histoire. Un agriculteur qui a bien nourri ceux qui ont mangé ses produits, un instituteur qui a enseigné sans humilier ses élèves, un comptable qui a évité des malversations et permis la pérennité de son entreprise ont plus de mérite que tous ceux dont je mets les noms en exergue mais aucun n'aura jamais sa rue à Lyon ni probablement nulle part. Il était déjà contesté avant d'avoir sa rue, Catherine Pellissier dans loisirs et sociabilités des notables lyonnais raconte que Jacques Hénon qui depuis a eu sa rue à Lyon a démissionné de sa présidence de la société d'agriculture en 1849 pour éviter d'avoir à mener une visite au maréchal Bugeaud.

Histoire

  • La partie ouest de la rue Bugeaud était prévue sur le plan Morand de 1766.

  • Morand avait prévu un canal circulaire à hauteur de la rue Duguesclin.

  • Le 19 janvier 1784, la première Montgolfière se serait élevée à l'angle de la rue de Créqui ou de Vendôme selon le 22 Rive gauche qui relate l'envol dans le détail.

  • Les travaux n’ont pas débuté de suite et la rue s’est urbanisée autour de l’église Saint Pothin vers 1836, puis vers l’est au fil du siècle.

  • La zone autour de la rue Garibaldi a été reconstruite au milieu du 20e siècle.

  • En 1861, Gabert frères, au 72, puis au 63 ont été dans les pionniers de la construction des vélocipèdes. En 1883, Pierre Gabert a commencé à construire des locomotives à vapeur.

  • Au 37, une plaque rappelle que Yves Farge a organisé à son domicile les réunions préparatoires à la libération de Lyon en 1944 en compagnie de Alban Vistel, Auguste Pinton, Jules Julien et Justin Godart. En 2024, une seconde plaque au 137 indique le lieu de ses réunions avec son adjoint Roger Guibaud et son secrétaire Josephte Condamin. Commissaire de la république à la libération, Yves Farge a sa rue dans le septième.

  • Né en Algérie en 1917, Djaafar Khemdoudi est arrivé à Lyon et a vécu 133 rue Bugeaud. Durant la guerre, il a été interprète pour l'armée Allemande au service de l'armée secrète, sauvant de nombreux juifs et réfractaires du STO jusqu'à son arrestation en 1944 puis sa déportation. Il est mort à Lyon en 2011.

  • Elle était restée semblable lors de mon passage de 2024 avec le 111 Palazzo dont la copropriété remonte à 2003, et le 119 résidence étudiante construite en 2014 qui doivent être les seules nouveautés depuis les années 1980.

Art et associations

  • Au 25, la librairie Derain ouverte depuis 1921 vend des ouvrages sur la philosophie, la tradition et la spiritualité.

  • La fédération PEEP de parents d’élèves, Lyon, Rhône, Ain et Loire occupe tout un immeuble.

  • Les Dominicains y ont une chapelle.

  • En 2024, j'ai vu la revue infos yoga au 118, 116 sur leur site.

Commerces et services

  • Les commerces sont plus concentrés dans la partie ouest, avec la particularité de petits pas de porte, à l’est certains sont inutilisés.

  • Plusieurs écoles, Saint Pothin, une de musique, une de yoga et massage asiatique, une de soutient scolaire et la société d’enseignement scolaire du Rhône.

  • Huit restaurants, deux snacks, trois bars, quatre alimentations, trois boulangeries, une charcuterie, une boucherie, un marchand de vin.

  • Quatre médecins, deux pharmacies, trois professions médicales, une ambulance.

  • Neuf magasins de vêtements, dont des grossistes autour de la rue Corneille, deux tailleurs et deux marchands de soierie.

  • Quatre agences immobilières, deux régies, une agence OPAC, un restaurateur de meubles, deux artisans, deux antiquaires, un brocanteur.

  • Trois coiffeurs, deux instituts de beauté.

  • Une banque, deux assurances, deux pressings, un huissier, deux garages auto dont l’un vend de l’essence et un gros office de sept notaires.

  • Deux marchands de journaux, deux agences de voyages.

  • En 2021, le journal Lyon People est au 139, il édite un mensuel depuis l'an 2000 avec régulièrement des hors série patrimoine, sur la place Bellecour, celle des Jacobins...

  • En 2024, l'architecte Dumetier Design est au 137, il a construit les archives départementales, le siège Apicil, la maison des avocats, la médiathèque du Bachut ...

Novembre 2005, mai 2012 et octobre 2024

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Avis

Note 
28/10/2024

maréchal Bugeaud

Avec les nombreux documents concernant les exactions commis en Algérie, ce monsieur était un criminel de guerre. Des rues portant son nom ont été débaptisés.

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  • La rue Bugeaud débute quai Sarrail, face à la passerelle du collège.

  • Elle est divisée entre une courte partie qui va du quai à l’avenue de Saxe et une longue partie de la rue de Créqui jusqu’à la jonction entre la rue Weill et le boulevard des Brotteaux. Elle se prolonge un peu par l’avenue Brosset jusqu’à la gare des Brotteaux.

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