Grande Rue de la Guillotière
Situation
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La Grande rue de la Guillotière débute place du Pont, devenue Gabriel Péri.
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Elle traverse tout le septième arrondissement et se prolonge après le boulevard des Tchécoslovaques et le pont de chemin de fer sous le nom de rue des Frères Lumière.
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La circulation se fait sur une ou deux voies vers l'est avec les bus 9 et 23, elle est généralement encombrée.
Architecture
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C'est une rue longue et sinueuse, assez étroite au début entre deux alignements d'immeubles de trois à six étages de toutes les époques du 19e et 20e siècle. Il reste aussi des alignements de petites maisons de la période précédente comme celle du 12. Celle du 20 porte un fer à cheval.
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Les immeubles récents ont des formes plus ambitieuses comme les grands porches ronds ouverts sur des jardins au 21 comme au 51.
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Les parcelles sont assez profondes, des constructions ont été faites sur des seconds plans ou le long d'allées intérieures. On peut voir aussi un jardin au fond de l'allée du 52 alors que celui du 32, aménagé au dos des immeubles de l'îlot est ouvert au public.
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Au croisement de l'avenue Félix Faure, la maison Germain a fait peindre la façade par un beau trompe l'œil rose.
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Après la rue Sébastien Gryphe, les maisons sont majoritaires, jusqu'aux rues Chalopin et Jaurès, elles font deux étages et se distinguent par leurs arches faites de grosses pierres comme au 61.
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Il y a un nouvel alignement de maisons anciennes coté sud, après la rue Creuzet à l'approche de l'église Saint Louis, elles font un ensemble pittoresque, le 102 avec sa cour et surtout le 104 avec ses petites fenêtres biscornues entourées d'ardoise à l'enseigne de Saint Louis. L'église est blanche, elle montre son flanc nord, son clocher carré et son chevet rond à dôme vert derrière une petite place aménagée en jardinet. Une vierge occupe l'angle de la rue Boyer. La maison d'en face est en retrait de parcelles démolies, elle laisse deviner une tour intérieure ronde.
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Ensuite, après deux façades, un élargissement a été entrepris coté sud laissant la place à un stationnement en épis. Un bâtiment industriel original à fronton de 1920 et l'école Veyet, avec ses deux ailes autour d'une petite cour, ils sont encadrés par deux immeubles.
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L'élargissement reprend après le 142 qui se retrouve saillant sur la rue, le 144 avec sa petite tour semble voué à la démolition.
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La rue part curieusement en fourche autour de la place de Stalingrad pour ne redevenir rue qu'après la rue Garibaldi. Cette dernière partie est plus récente, plus large et rectiligne, rien ne remonte avant 1900, une grande parcelle est en construction coté nord avant la rue Victorien Sardou, les immeubles sont plus hauts, six étages, avec quelques surplombs coté nord. Il reste une jolie maison ancienne au 255 à l'angle de la rue Pierre Robin dont le croisement laisse une petite place arborée avec deux bancs de pierre.
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Elle connaît un dernier élargissement en vue de la manufacture des tabacs. Coté sud, la dernière cour laisse voir une curieuse pièce en avancée.
Dédicace
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A l'époque médiévale, un certain Guillot y aurait tenu une auberge.
- La revue Rive Gauche parle d'une maison forte placée au débouché du pont, citée par une enquête de 1334 et tenue par Jean Guiot, Joannis Guioti en latin.
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C’était devenu le nom de la commune et c’est resté le nom du quartier.
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Le triangle devant l’église Saint Louis s’est appelé place de la Croix.
Histoire
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La grande rue était le début de la route du Dauphiné, de la Provence et de l’Italie. C’est à partir de cette route que s’est constitué le bourg de la Guillotière qui a été rattaché à Lyon le 24 mars 1852.
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C’est l’embryon de la nationale 6 puisqu’on était sur la route royale numéro 6 devenue nationale avant que l’on trace le large cours Gambetta.
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Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion et Conrad de Bavière en 1190, Saint Louis en 1294 et Louis XI en 1476 ont logé Grande rue de la Guillotière, dont le commerce était spécialisé dans l’hôtellerie et la restauration, avec les hôtels des Trois Rois, de la Couronne. Un blason est toujours posé à l'angle de la rue des Trois Rois. Une plaque avait été apposée pour rappeler que Louis XI avait logé dans le quartier en mars 1475. Marie de Médicis a logé à l’hôtel de la couronne.
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Aux 13e et 14e siècle, le bourg de la Guillotière dépendait de l'archevêque de Vienne, les querelles entre les deux archevêchés pour la possession de la rive gauche tournèrent parfois à la guerre, les deux armées partant dévaster les terres de l'autre.
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Une plaque rappelle que Louis Tindo a logé au 99 à l'hôtel de l'écu pour y tracer la frontière entre le royaume et le Dauphiné. Même si il est devenu plus modeste, la grande partie du tracé de 1479 tient toujours lieu de limite communale avec Villeurbanne et Vénissieux.
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La Guillotière au 16e siècle était pays de blé et de prairies. Seule la route du Dauphiné qui est devenue la Grande Rue était déjà construite de part et d’autre.
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Au 16e siècle, les premiers protestants ont été autorisés à se réunir dans des granges à la Guillotière.
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Le 9 juillet 1564, le roi Charles IX quittait Lyon après un mois de séjour en partance pour le Dauphiné. Un mois plus tard, le 14 août, Charles IX se trouvait à Roussillon où il déclarait que l'année suivante commencerait le premier janvier. La coutume est restée.
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Le 2 décembre 1570, le Rhône a débordé et le faubourg de la Guillotière fut presque entièrement détruit par la crue. Il a été encore touché sévèrement en 1711 et plusieurs fois jusqu’en 1856. En 1812, l’eau a été mesurée à trois mètres. Une plaque indiquant le niveau de l'eau a été scellée sur le bâtiment moderne de la police. Les crues faisaient aussi des victimes. En 1856, un certain Benaux, compagnon dit Versaillais le décidé semblait en être. La municipalité fit des recherches mais le décidé avait décidé de profiter de la panique pour décaniller en douce.
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En 1628, un homme venu des Alpes mourut de la peste à Vaux, les marchands de la Guillotière allaient s'y approvisionner et furent contaminés. Durant cinq jours on ferma les portes de Lyon jusqu'à ce que la pression de la faim soit trop forte, laissant ainsi la maladie entrer en ville y faisant 60 000 morts.
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Le 19 mai 1743, le verrier Pierre Casati et le savant Jean Pierre Christin ont présenté un thermomètre à mercure, le premier à adopter une division centigrade, c’était le thermomètre de Lyon. Nombre de ces thermomètres furent diffusés durant le 18e siècle avant que ses inventeurs ne tombent dans l’oubli au profit de Celsius qui avait théorisé cette division.
- A la révolution, la Guillotière à été rattachée à l'Isère avant d'entrer dans le Rhône en 1797.
- Actu.fr donne l'historique de la maison du 104, fondée en 1813 comme cayenne des compagnons du devoir.
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Une plaque indique que Napoléon s’est arrêté à l'hôtel de l'Aigle au 107 lors de sa remontée triomphale des 100 jours le 10 mars 1815.
- Claudius Brouchoud est né en 1829 dans le domaine, la grande cour, au 237 alors en Dauphiné, il est allé étudier le droit à Grenoble avant de devenir avocat au tribunal de Lyon où il a ouvert un musée de l'histoire judiciaire. Il a publié les voies de communications entre Lyon et Vienne dans l'Antiquité et plusieurs ouvrages sur l'histoire de la justice. Il est mort en 1886 au sortie d'une plaidoirie.
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Le 10 avril 1834, la troupe a tiré au canon pour déloger les insurgés de la Grande rue de la Guillotière.
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Pour mardi gras, la rue a connu de nombreux défilés de cornards. Malheureux maris cocus, obligés de faire rire la population.
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Jusqu'à sa mort en 1941, un certain Ligier vivait au 110. Il dépensait tout son argent à rassembler de beaux livres, refusant de sortir un billet pour autre chose, se nourrissant des restes du marché Saint Antoine.
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Au 61, une plaque commémore l'assassinat de Ambroise Courtois le 7 janvier 1944.
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On continue à démolir des parcelles pour y établir des immeubles, certes, il n'y a pas d'éléments architecturaux dignes de la rue Saint Jean, mais cette rue aurait mérité de conserver une ambiance représentative de sa longue histoire.
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Au contraire, la maison de soierie Germain a magnifiquement restauré l’hôtel du Lion d’Or où son ancêtre avait fondé une société de papiers peints en 1880. On peut y lire l’historique de la société familiale dont Auguste représente la dixième génération et y voir une reproduction de gravure de la Grande Rue. Les soieries Germain sont maintenant rue Auguste Comte.
- En 2024, la chaussée est en chantier pour faire passer des vélos avec deux jardinets aux angles des rues Garibaldi et Robin.
Art et associations
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Les paroisses de la Guillotière ont leur accueil au 103, il y a aussi le centre bouddhiste Lamrim et un club de sport.
- La radio Capsao se trouve au 151, elle émet des musiques latinos sur le 99.3
Commerces et services
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Les commerces sont nombreux et la restauration est restée bien présente avec dix huit restaurants, douze snacks et dix bars.
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Treize alimentations cinq boulangeries, deux charcuteries, une boucherie.
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Cinq magasins de meubles, dont plusieurs de cuisines rassemblés, deux de tissus, un de poussettes, un de vélos, quatre garages autos dont celui du 212 est parti, laissant un vaste hangar à l'angle de la rue Veyron.
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Deux brocanteurs, un antiquaire, cinq artisans, un fleuriste, trois magasins de décoration, cinq de téléphones, quatre agences immobilières, un vendeur de pierres et fossiles.
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Douze magasins de vêtements, une parfumerie, deux bijouteries, trois pressings, onze coiffeurs et neuf instituts de beauté, surtout tournés vers les chevelures africaines.
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Les écoles primaires Saint Joseph et Jean Pierre Veyet, une crèche, un centre de formation.
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Deux assurances, quatre marchands de journaux, cinq ateliers de couture, deux locations vidéos, une station vélo V, neuf agences d'intérim, un poste de police municipale.
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Sept médecins, une clinique mutualiste, deux pharmacies, cinq professions médicales.
Novembre 2007 et mars 2015
Le site Persee publie l'étude géographique de Denise Martin sur la Grande Rue
Dernière mise à jour :
Auteur : Franck