Quai Saint Antoine

Quai Saint Antoine

Situation

  • Le quai Saint Antoine se trouve sur la rive gauche de la Saône, dans le second arrondissement, il commence place d'Albon et se termine place Port du Temple.

  • Il est en aval du quai de la Pêcherie et en amont du quai des Célestins.

  • Au n°26, le passage des imprimeurs permet de rejoindre la rue Mercière de façon pittoresque.

  • Trois voies circulent vers le sud avec des voitures de chaque coté. Pratiquement, le matin elles se réduisent à une voie, les autres étant entravées par l'activité autour du marché.

Architecture

  • La première partie date des années 1970 avec un grand groupe d'immeubles de huit étages qui va jusqu'à la rue Grenette. Ces immeubles ménagent une allée couverte pour permettre d'accéder aux commerces sans se mouiller et un porche par où débouche la rue Dubois.

  • De la rue Grenette à la rue du Petit David, il y a une partie ancienne en courbe épousant celle de la Saône. C'est ici que se trouvent les éléments les plus remarquables avec :

  • Au n°20 des portraits sculptés.

  • Au n°22 des fenêtres à meneaux évoquant le Vieux Lyon.

  • Au n°27 l'imposte au blason SEB orné d'un lion ouvre la voie à une belle traboule renaissance.

  • Au n°28, il y a une belle façade bien qu'abîmée.

  • Il y a ensuite une belle série d'arcades devant la non moins belle salle de la Commanderie des Antonins puis un roi à l'angle de la rue du Petit David.

  • Les dernières façades datent du 19e siècle, on peut y noter l'imposte de fer forgé en A.

Dédicace

  • Au 13e siècle il y avait ici un hôpital fondé par les frères de Saint Antoine en 1245, c'est pourquoi ce quai a adopté ce patronage.

  • Ces frères s'étaient fait la spécialité de guérir du feu de Saint Antoine, une maladie qui s'attaquait aux fesses des enfants.

  • L'ordre de Saint Antoine était inspiré par Saint Antoine le Grand, né vers 251 en Egypte, comme il était le saint protecteur des porcs, les Antonins étaient les seuls a avoir le droit d'en laisser divaguer à Lyon.

  • Aux quatorze et quinzième siècle, Saint Antoine était le saint le plus vénéré du Dauphiné, les Antonins en étaient l'ordre principal avec les Chartreux, les reliques qu'ils détenaient à Saint Antoine en Viennois ont attiré rois et pèlerins.

Histoire

  • Depuis le moyen âge, grâce au pont de Saône qui débouchait juste au nord, on s'est trouvé en centre ville et les habitations ont été denses jusqu'à nos jours avec comme plus ancien témoin la Commanderie des Antonins dont la salle date du 13e siècle. Le couvent des Antonins avait été reconstruit par Mimerel au milieu du 17e siècle. L'église ressemblait à Saint Polycarpe, la cour du 30 en conserve des vestiges.

  • Le 31 juillet 1319, les trois commissaires envoyés par le roi ont établi un édit organisant la justice à Lyon dans la salle de Saint Antoine.

  • Le quai a commencé à être aménagé de 1508 à 1540 avec le port de Chalamont.

  • La courbe de la Saône fait que c'est ici que les marchandises étaient déversées, essentiellement les légumes. Cette activité s'est maintenue jusqu'en 1964 date à laquelle on a créé le marché gare. Mais un marché de détail quotidien a subsisté et on peut toujours trouver tous les produits alimentaires, la différence est qu'ils arrivent par camionnettes et non plus par la Saône.

  • La légende veut que la statue de Saint Antoine ait résisté au feu lors de la prise de pouvoir par les protestants en 1562.

  • De 1711 à 1719, on aménagea plusieurs ports pour améliorer le dépôt des marchandises ainsi qu'un embryon de quai, alors quai Villeroy, l'un des plus anciens de Lyon.

  • Au début du 19e siècle, on a démoli le pont de Saône ainsi que les quelques maisons du bord de l'eau et on a élargi le quai pour favoriser l'activité commerciale.

  • Au n°36 F. Boitel tenait une maison d'édition ayant publié Lyon vue de Fourvières en 1833. En 1835, Léon Boitel a fondé la revue du Lyonnais dans son imprimerie, elle a ensuite été reprise par Aimé Vingtrinier, puis Leon Galle a dirigé la revue qui a continué jusqu'en 1924, leurs écrits ont fourni des informations à ce site. Devant le magasin, le père Thomas amuseur ambulant avait monté son tréteau, sa verve l'avait fait surnommer le Molière de la cuisinière, il amusait son auditoire avec des blagues de mari cocu.

  • C'est en 1843 qu'on édifia le quai actuel sur le modèle du quai de la Pêcherie juste en amont. Des arbres furent plantés dans la foulée.

  • Au n°37 le commerçant Arban fut le premier à vendre des lampions du 8 décembre, le 7 décembre 1852.

  • Pendant l'inondation de mai 1856, le quai Saint Antoine était devenu la promenade des barques grâce à l'abri que donnait son solide parapet.

  • Le quai a gagné quelques centimètres en 1856, suite à cette grande crue.

  • Le 10 juillet 1864, un bateau mouche en direction de l'île Barbe a embarqué trop de passagers, dans un mouvement de panique, cinquante tombèrent à l'eau et trente deux se noyèrent.

  • En 1905, un incident a attiré les curieux, une montgolfière est venue se coller à l'immeuble du n°27.

  • Dans les années 1950, un projet a tenté de raser tout le quai, il a été réalisé entre la place d'Albon et la rue Grenette. L'étude de Julien Defillon carnets du LAHRHA le détaille.
  • En 1965, l'afflux des voitures fit qu'on aménagea un parking qui bouche l'accès des piétons à la Saône par un mur de béton vertical. En 2014, pour l'opération rives de Saône, on a placé une passerelle permettant à nouveau de longer la rivière et on a rasé les platanes au nord du pont Juin. Il est en voie de démolition en 2021 pour être remplacé par le parc de la place d'Albon et une future promenade, les Terrasses Presqu'île.

  • Le 5 octobre 1986, le musicien Jean Michel Jarre est venu donner un concert en plein air. La musique résonnait sur tous les quais et des images étaient projetés sur tous les murs de la colline de Fourvière. Le spectacle a attiré plus de un million de personnes (dans mes souvenirs le musicien se trouvait quai Romain Rolland ).

Art et associations

  • Au n°35, Aimé Vingtrinier tenait sa librairie, son livre, le Lyon de nos pères est cité dans toutes les histoires de Lyon. On lui doit notamment une revue populaire des monuments de Lyon en 1860, par Pierre Honoré Thomas.

  • En 1899 le théâtre de Guignol du quai présentait un Guignol voyageur, Guignol a été joué au n°30, dans une traboule jusqu'en 1966 avant de partir au palais de Bondy.

  • Le théâtre des Ateliers qui se trouve dans la rue voisine du Petit David y a son siège.

  • La littérature liée au nautisme y tient sa librairie.

  • Alain Astié y danse.

Commerces et services

  • Le quai Saint Antoine est marqué par le marché quotidien qui se tient sur son large trottoir, plus encore que celui de la Croix Rousse, c'est le marché historique de Lyon.

  • On peut aussi s'alimenter dans une boulangerie, deux épiceries dont une s'est spécialisée dans la vente d'huile.

  • On trouve trois restaurants dont l'un propose des pâtes. Le plus renommé est la Commanderie des Antonins ouvert en 1973. La grande salle ancienne est magnifique. Ce restaurant se distingue par les rencontres archéo-culinaires au cours desquelles le restaurant propose un menu inspiré d'une période donné, la dégustation est enrichie par une conférence sur l'alimentation de l'époque en question.

  • Trois bars également dont l'un fait point Internet et une boite de nuit. Le soiffard fauché peut aussi se désaltérer à la gueule du lion qui fait fontaine.

  • L'aménagement des maisons est bien représenté par six magasins de décoration, un de tissus et deux magasins de meubles.

S'y trouvent aussi :

  • Un horloger, un joaillier et deux bijoutiers.

  • Un fleuriste.

  • Deux agences immobilières et quatre régies.

  • Trois magasins de vêtements et un de linge ainsi qu'un pressing et une boutique de couture.

  • Trois coiffeurs.

  • Une banque avec distributeur de billets.

  • Deux assurances.

  • Quatre avocats, un expert comptable.

  • Deux médecins, trois dentistes.

  • Un bureau de poste.

  • La compagnie aérienne Tunisair.

  • Trois sociétés.

  • Tout le flanc de Saône est occupé par un grand parc automobile.

Juillet 2004 et mars 2011

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Avis

Note 
28/09/2022

N°34

Au numéro 34, au deuxième étage,
se trouvait l'appartement qu'occupait Jean-Jacques Ampère, le père d'André-Marie Ampère entre 1771 et 1793.
La famille installée à Poleymieux (actuellement Maison d'Ampère-Musée de l'électricité), avait gardé in "pied à terre à Lyon", le père revenait régulièrement à Lyon pour ses affaires et entre autres pour faire donner quelques cours particuliers de mathématiques et de Physique à son fils ...

Note 
22/04/2021

fesses ???

"Ces frères s'étaient fait la spécialité de guérir du feu de Saint Antoine, une maladie qui s'attaquait aux fesses des enfants." Il me semble que cette maladie de la peau est causée par l'ingestion de l'ergot, un champignon microscopique qui pousse sur le seigle (du son nom alternatif, l'ergotisme). Les victimes de l'ergotisme ne sont donc pas forcement jeunes, et je ne pense pas que leurs fesses soient particulièrement ciblées ! Les frères Antonins ne comprenaient pas la cause de l'ergotisme et ne savaient pas la guérir. C'est probablement pour ce genre de raison que l'ordre des Antonins à été effectivement dissoute (en le fusionnant avec l'ordre de Saint Jean de Jérusalem) sous Louis XV.

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Le quai Saint Antoine se trouve sur la rive gauche de la Saône, dans le second arrondissement, il commence place d'Albon et se termine place Port du Temple.

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